Développé par Frogwares, The Sinking City est un projet mêlant jeu d’aventure et d’enquêtes dans un univers torturé directement inspiré de H.P. Lovecraft et plus précisément le mythe de Cthulhu. Voyons de quoi il en retourne pour ce jeu édité par Big Ben et qui risque bien de faire tourner la tête aux amateurs du genre !
Dans la peau du détective Charles W. Reed, en proie à des cauchemars et hallucinations, vous décidez d’explorer la mystérieuse ville côtière de Oakmont pour tenter de percer le mystère de ces rêves et visions qui vous amènent inexorablement vers cette mystérieuse ville. Sur place, vous vous rendez compte que cette ville ne tourne plus rond depuis une inondation soudaine et inexpliquée, plongeant les habitants dans un délire collectif qui ne cesse de s’aggraver. Cette montée des eaux entraîne maladies et famines, mais aussi comportements déviants qui se révèlent souvent lors de situations critiques, catastrophiques. La folie monte peu à peu dans cette bourgade isolée et qui ne figure étrangement pas sur la carte. Oakmont cache son lot de secrets dans son monde semi-ouvert emprunte de l’ambiance des années vingt.
L’univers de Oakmont est plutôt bien ficelé et on oublie vite que cette bourgade est imaginaire. Les personnages que l’on rencontre se voient dotés d’un background scénaristique et d’une vraie personnalité. On a ainsi la chance de rencontrer des personnages aux personnalités propres et dont on prend plaisir à discuter avec et s’intéresser à leur problème ou simplement gratter un peu la surface des mystères de Oakland avec sa myriades d’événements bizarres qui ont façonné la ville au fil des années. En effet, les mystérieux événements se sont multipliés récemment, mais la ville a toujours été aux prises de forces antiques directement issues de l’univers torturé de H.P. Lovecraft. Un univers maîtrisé et qui va clairement plus loin que l’inspiration visuelle du jeu, mais aussi psychologique.
En effet, les lecteurs de Lovecraft sont friands de l’aspect psychologique des œuvres de Lovecraft, à la manière de Maupassant, le jeu attache beaucoup d’importance au psyché, à la folie qui prend peu à peu forme dans un tourment mêlant croyances folkloriques et forces cosmiques venant des Anciens Dieux lovecraftiens. Il est parfois difficile de faire la différence entre réalité et hallucinations dans un contexte historique mêlant le Ku Klux Klan et le combat de la première vague féministe. On comprend vite que c’est pour satisfaire l’agenda du politiquement correct, mais ces idées ne noient pas le jeu dans un lavage de cerveau à la Life is Strange. Certes, les cut-scenes n’aident absolument pas à rentrer dans le jeu à cause de la mauvaise qualité, mais la mise en scène reste tout de même prenante et immersive.
La moitié de la ville de Oakland est complètement engloutie, et il faudra donc emprunter un bateau pour vérifier les différentes points d’intérêts que vous récupérer en discutant avec les habitants ou en récoltant des indices, à la manière des derniers jeux Sherlock Holmes (fatalement, ce sont les mêmes développeurs) ! On retrouve ainsi la récolte de preuves, analyse d’objets sous toutes les coutures et basé sur vos observations, un puzzle qui vous demande de mettre dans l’ordre chronologique les différents événements dans le lieu d’enquête. Les nombreuses quêtes principales et secondaires ne proposent pas de placer directement les points d’intérêt et différents objectifs sur la carte. En effet, il faudra lire les différents indices et épingler soi-même les différents lieux en fonction des indications. Il est clair que l’on prend pas du tout le joueur par la main. Joueurs assistés, passez votre chemin ! Une fois arrivé sur les différents lieux d’enquêtes, vous aurez à faire avec une myriade de créatures cauchemardesques, arachnides marines ou humanoïdes horrifiques qui font penser aux créatures de Silent Hill. Pour les vaincre, une multitude d’armes et pièges sont à votre disposition. Il est possible d’améliorer ces armes, mais aussi vos caractéristiques physiques et bien sûr vos aptitudes à résister à la folie, une jauge qui se vide en présence de phénomènes démoniaques et qui brouille votre vision. Les phases de shoot sont malheureusement très très difficiles à prendre en main. Charles Reed est très rigide et il est difficile de bien viser un ennemi pour lui décocher quelques balles. Vos meilleurs amis seront sans doute le fusil à pompe et les cocktails molotovs la plupart du temps.
Techniquement, le jeu accuse vraiment un manque de moyen et ça se ressent assez vite au niveau de la réalisation du jeu. C’est dépassé et notre personnage se prend de temps à autre des murs invisibles et autres accidents de collision, dont une partie a été corrigée lors des dernières mises à jour. Les temps de chargement sont plutôt longs, il faut l’avouer. Concernant les menus, ce n’est pas incroyable en termes de design, c’est plutôt lourd à gérer et pas très intuitif. En termes de fluidité, The Sinking City a son lot de baisses de framerate à la pèle, notamment durant les combats, surtout quand plusieurs ennemis sont affichés à l’écran. Un aspect assez fâcheux, le jeu n’étant pas spécialement facile à prendre en main lors des combats, mais c’est bien pire avec les chutes de FPS.
En termes de graphismes, The Sinking City n’excelle clairement pas dans ce domaine. Les textures ont parfois du mal à se charger, sont parfois floues et le level design est recyclé de temps à autre, notamment pour les décors en intérieur qui se ressemblent dans leur agencement. Les cut-scenes, inexplicablement sont d’une résolution inférieure au jeu, comme dit précédemment et oui, c’est pas incroyable esthétiquement. C’est assez dommage, mais on peut aisément penser que c’est une histoire de budget que de manque de talent. En effet, la direction artistique est vraiment excellente, que ça soit les décors torturés d’Oakland inondée ou les profondeurs de l’ocean, en passant par le bestiaire et les personnages que l’on rencontre dans les rues, vacant à leur folie et autres préoccupations… Le character design est aussi intéressant, à savoir que certains villageois adoptent des traits très spécifiques et mystérieux que vous verrez très vite en débutant l’aventure. En ce qui concerne la bande-son, les doublages sont vraiment excellents, on ne s’ennuie pas, au contraire ! On prend plaisir à écouter les dialogues, ça ajoute pas mal en termes d’immersion. Les musiques sont correctes, fidèles à l’époque du jeu, mais rien de très marquant.
[joomdev-wpc-pros-cons disable_title= »yes » title= »Title Here » button_text= »Amazon » disable_button= »no » button_link= »https://amzn.to/2xLd4Rm » button_link_target= »_BLANK » button_rel_attr= »dofollow »][joomdev-wpc-pros]
- L’univers Lovecraft est respecté
- Une direction artistique au top
- Un doublage de qualité
- Une ambiance fidèle à l’auteur
- Le jeu n’est pas dirigiste
- Très bonne durée de vie
- Bonne narration et immersion
[/joomdev-wpc-pros][joomdev-wpc-cons]
- Les combats sont trop rigides
- Techniquement dépassé
- Les cut-scenes sont plutôt moches
- La difficulté est plutôt mal jaugée
[/joomdev-wpc-cons][/joomdev-wpc-pros-cons]