From Software revient sur le devant de la scène avec un nouveau jeu à la sauce Dark Souls. Un titre très attendu avec un aspect monde ouvert et George R.R. Martin au niveau de la conception de l’univers. Elden Ring a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines et nous allons tâcher de lever le voile sur ce titre qui divise !
Elden Ring nous plonge dans un univers sombre et fantaisiste très inspiré de Berserk, mais aussi des précédents jeux de From Software. La patte de George R.R. Martin se ressent un peu dans les relations entre les différents PNJ que l’on rencontre et plus globalement dans le lore du jeu.
Un lore qui passe quasi exclusivement via des dialogues et pas beaucoup de textes, bouquins que l’on pouvait voir dans Skyrim par exemple. C’est un peu décevant dans le sens où les dialogues ne sont pas très étoffés, souvent brouillons et prennent leur sens souvent plus tard dans le jeu (pour le peu qu’on s’en souvienne).
En effet, le jeu ne propose pas de suivi de quêtes, de recueil d’histoires ou d’autres aides qui permettent d’une part de se retrouver dans l’immense monde ouvert proposé pour accomplir les quêtes et d’une autre part pouvoir comprendre et assimiler au mieu les tenants et aboutissants. Elden Ring ne prends clairement pas le joueur par la main et il faut se débrouiller pour comprendre les quêtes, ce qu’il faut faire pour résoudre les énigmes et surtout comprendre où aller et comment y arriver.
Le problème c’est que beaucoup de quêtes sont indéchiffrables, il faut être de très mauvaise foi pour nous faire croire que tout est à disposition du joueur pour pouvoir comprendre les mécanismes très cachés de pas mal de quêtes. On se retrouve ainsi à sortir du jeu pour regarder des playthroughs de chemin à emprunter ou de consulter non stop des solutions sur le net. Ironiquement, ne pas avoir de journal de quête et de points d’intérêts et indications claires aurait pu ajouter de l’immersion au jeu, mais au final, on se retrouve souvent à consulter des astuces sur son téléphone entre deux sessions de farming.
Et niveau farm, vous allez passer à la caisse ! En effet, même si l’exploration est omniprésente, il faudra trouver des zones de farms et astuces pour amasser de l’expérience et attribuer des points de compétences à une des nombreuses classes de joueur disponible. A savoir aussi qu’on peut clairement changer de classe à partir d’une autre classe, c’est juste une histoire d’attribution de points de compétences.
Il y a pas mal de variantes de builds qui pourront plaire aussi bien aux vétérans du combat rapproché, mais aussi les combats à distance en utilisant de la magie, une belle alternative pour les joueurs qui découvrent le style de jeu et qui ne souhaitent pas trop se rapprocher des ennemis. Niveau gameplay, c’est fidèle à la saga Souls, c’est rigide, imprécis et terriblement frustrant. La magie bien ajouter un peu de variété, mais tout reste tellement archaïque. On aurait aimé un gameplay mieux ficelé à la manière de Dragon’s Dogma qui a inspiré Elden Ring sur quelques points, mais pas le gameplay malheureusement.
Le level design rattrape le gameplay à la ramasse et propose un monde ouvert tout simplement énorme. Les différentes zones s’imbriquent et s’enchevêtrent, entre passages secrets et zones à débloquer en fonction de vos actions (et évidemment aucun indice sur comment débloquer telle ou telle porte, ou seulement de vastes indications), et ne parlons même pas des routes invisibles aériennes…
Elden Ring emprunte la voie d’un monde beaucoup plus ouvert que les précédents jeux de From Software et c’est un vrai plaisir de passer son temps à explorer les moindres recoins et secrets jusqu’à encore découvrir des choses après des centaines d’heures ! Une durée de vie colossale vue l’énorme map d’une part, mais aussi un levelling extrêmement lent et une difficulté frustrante. Même si le dernier bébé de From Software semble emprunter une voie d’apparence plus grand public, le jeu reste extrêmement difficile pour rester dans la lignée du genre et satisfaire les amateurs du genre.
Niveau visuel, le jeu ne propose pas de graphismes incroyables et l’optimisation n’est pas au rendez-vous. Les chutes de framerate ont été légion au lancement, surtout sur PC et globalement les textures et effets visuels ne sont pas du tout peaufinés. Malgré que ça ne soit objectivement pas très flatteur pour la rétine, le jeu se dote d’une direction artistique dans la lignée des précédents jeux de From Software, à la fois rococo et sombre, aux grosses inspirations du animé Berserk. Les décors sont sublimes, et les ennemis cauchemardesques. Le monde ouvert proposé aussi une pléthore d’environnements différents, c’est sans doute ça aussi qui permet aux joueurs de passer de longues heures à simplement explorer et re-explorer. Pour ce qui est de la bande-son, il y a quelques thèmes sympathiques, mais ça ne fasse pas des briques globalement.
Et si on enlevait l’étiquette From Software de Elden Ring ? Un jeu au gameplay dépassé qui n’arrive pas la cheville de Dragon’s Dogma, un scenario décousu et peu immersif à des années d’un Skyrim / The Witcher, et pourtant la sauce prend pour les joueurs qui souhaitent se targuer d’apprécier les jeux From Software et croire rentrer dans l’antichambre de l’élitisme du gaming. Objectivement un bon jeu addictif, mais loin d’être parfait et qui se coltine le phénomène du » si le journaliste n’a pas mis la note max c’est qu’il nul et frustré », malheureusement. Dans ce cas, nous ne pouvons que suggérer aux joueurs qui découvre From Software et sa saga Souls de d’abord essayer le jeu avant de se laisser tenter à cause des notes et mentions GOTYE du jeu !