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Divinity Original Sin 2 : Definitive Edition – Le Test !

L’année passée sortait l’excellent RPG Divinity Original Sin 2 sur nos PC, un jeu acclamé par la critique et ayant reçu un accueil très chaleureux par la communauté des joueurs. Cette version console tant attendue semble réserver son lot de surprises.. ou est-ce un simple portage ? Verdict dans notre test les amis !

Pour le studio belge Labian, le défi de taille pour le portage a été de pouvoir transposer une expérience RPG clavier-souris-moniteur à une expérience de salon, manette en main. On constate avec bonheur que le gameplay a été optimisé à merveille pour la manette et l’ergonomie est franchement excellente. Ça se laisse manier à merveille et ça évitera ainsi à une partie des joueurs d’opter pour le mode exploration du jeu qui favorise la narration et qui diminue la difficulté du jeu. On ne peut que vous encourager à opter pour le mode normal à la difficulté délicieusement corsée ! Et surtout à deux !

En effet, le jeu est jouable en coopération locale, à l’ancienne ! Et avec l’amélioration général de l’interface et une refonte de certains mécanismes liés aux menus d’objets, le jeu tourne à merveille en coopératif. C’est clair que ce genre de jeux est beaucoup plus présent sur la plateforme PC, mais Labian permet à un large éventail de joueurs de prendre part à l’aventure avec un nouveau didacticiel, plus  »user-friendly’’.

Pour en finir avec les nouveautés de cette édition, sachez que de 4 nouvelles arènes ont été débloquées, jouables aussi à deux, mais là il faudra se faire passer la manette. Cerise sur le gâteau, l’acte 3 a été remanié ainsi que l’histoire pour un peu plus de cohérence et de clarté. Quittons nous avec l’avis complet de Lemasque lors de la sortie initiale du jeu :

« Gand, ville belge néerlandophone, située en Région flamande au confluent de la Lys et de l’Escaut, sera dorénavant connue comme la ville qui a fait renaître le RPG occidental dans tout ce qu’il peut avoir de plus noble. Larian Studios nous avait sorti l’excellentissime Original Sin, dérivé d’une de leur licence en perdition (on se demande encore pourquoi s’y être accroché), le jeu avait su montrer une qualité impressionnante et presque à même à subjuguer de par sa profondeur et sa finition avec son édition “Enhanced”. Mais!
Ne sommes-nous pas dans le test du second opus?! Précisément. Mais vous allez comprendre que ce cheminement est à calquer sur cette suite. Voyons donc ensemble comment Divinity Original Sin 2 arrive à exceller et à la fois frustrer de ne pas être justement une Enhanced Edition.

Avant d’aborder l’histoire, il faut déterminer par qui l’histoire va vous être contée. La création de personnage est toujours un grand point fort chez Larian. Nous ne sommes pas dans  les Sims ou DesertOnline, mais plutôt dans une palette prédéfinie d’une très grande créativité qualitative! Les races accueillent une nouvelle et une alternative globale: Elfes, Nains, Humains souhaitent la bienvenue aux Lézards!!!! Et vous avez la possibilité de prendre soit un vivant de ces races, soit un mort vivant squelette! Et cela change BEAUCOUP de choses dans l’aspect roleplay et combat. Le jeu a été clairement pensé pour!


Vous avez ensuite la possibilité de lui donner une prédisposition de classe: Métamorphe, Ranger, Gredin, Lame des ombres, Voyageur, Sorcier, Mage, Mage de combat, Écclésiastique, Conjurateur, Enchanteur, Combattant, Inquisiteur et Chevalier.
En plus de ces classes, des talents  et des capacités prédéfinies vous sont proposés. On peut les modifier à sa guise afin d’affiner la personnalisation. Non, vraiment, Larian met les petits plats dans les grands à ce niveau. Même les possibilités esthétiques offrent des choix limités mais très qualitatifs et inspirés. En complément de ces paramétrages à la main, Larian Studios proposent 5 personnages prédéfinis ayant une histoire qui leur est propre et qui aura un impact dans l’aventure avec des incursions de l’histoire personnelle dans la quête principale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces personnages ont du background, un flegme et une solide personnalité que vous pourrez role play dans les dialogues si vous le désirez.

Entamons l’aventure si vous le permettez, vous démarrez dans un bateau transportant des prisonniers dont vous faites partie. Votre erreur, être un ensorceleur, un être maléfique utilisant la Source et qui aurait, d’après les autorités, fait venir le malheur sur ce monde. Les autorités, ce sont les magisters, un dérivé des personnages que vous jouiez dans Divinity Original Sin 1. On inverse les tendances directement dans ce nouvel épisode. Après quelques déboires avec un monstre marin, vous voilà en train de vous noyer quand une entité déique vous appelle et vous sauve. Vous vous réveillez sur une plage, libre…enfin presque…un collier bloquant la source est enroulé autour de votre coup, sans possibilité de le décrocher…Et vous avez échoué à l’entrée d’un ghetto, une sorte de prison à ciel ouvert où d’anciens prisonniers font la loi et “accueillent” les nouveaux..

Le jeu arbore directement une richesse narrative, on y parle de magie et de surnaturel tout en étant très sérieux dans ces sujets et dans les dialogues, ce qui rend le jeu crédible dès les premiers échanges. L’humour est également présent comme dans DOS1. Comme à son habitude, Larian arrive à glisser de l’humour à la fois dans les dialogues via un cynisme aux petits oignons, ainsi que dans des situations qui jouent sur les codes du jeu vidéo, avec des références META comme la lampe d’aladin (elle est bien cachée). Plus précisément, comment se traduit la narration au niveau du gameplay ?

Le jeu vous proposera au sein des dialogues des choix multiples ainsi que des lignes de dialogue qui s’ajoutent en fonction des prédispositions définies par votre personnage. S’il est noble, il pourra mépriser la basse peuplade, si il est intelligent ou avec une bonne perception, vous pourrez désamorcer des échanges tendus. Vos choix ont un vrai impact sur la continuité de la situation; toutefois on voit très bien que le jeu est fait pour les joueurs gentils qui veulent sauver la veuve et l’orphelin. Jusqu’à +50h de jeu, aucune décision gentille et compréhensive n’a déboulé sur une conclusion catastrophique ou un double choix qui aurait puni une bienveillance instinctive. Et c’est bien dommage.
Quid de jouer roleplay ? Comme cité précédemment, le background riche des personnages et leur trait de caractère permettent d’orienter le dialogue avec des [prédispositions] entre crochet. Mais ces orientations de discours n’ont pas plus d’impact sur la résolution de l’échange que d’autres lignes de dialogue. Le principal est de comprendre à qui on a affaire, quels sont son rang et sa position dans l’univers, contre qui il est etc… Le roleplay est donc présent mais les mécaniques se dévoilent dès le second run.


Revenons à l’essence de l’histoire, les thématiques. Elles abordent des sujets très matures et sérieux. L’absence de mise en scène ou de possibilités de voir l’expression des personnages empêchent une identification complète, mais les dialogues entièrement doublés en anglais et extrêmement efficaces réorientent le tir. Et cela fait mouche, pour le peu que vous preniez le temps de discuter avec les gens autour de vous, que vous les écoutiez vraiment : vous aurez l’impression de partager des moments de vie, renforçant la crédibilité du “Lore”.

Profitons du fait de parler des qualités immersives pour citer la qualité de la musique, qui vient soutenir parfaitement la douceur de l’exploration en extérieur ou l’aspect mystérieux d’un donjon souterrain que l’on arpente. Les bruitages amènent de leur côté la fureur de certains pouvoirs donnant au joueur cette jouissance d’être puissant et mortel. Ces derniers sont pour la plupart tirés de DOS1 et sont identiques dans leurs représentations graphiques quand aux nouveaux pouvoirs, métamorphoses etc… Ils sont d’un niveau encore supérieur affirmant le côté héroïque de nos personnages.

Autour de ces personnages fascinants existe un autre grand personnage, un très très grand personnage: le monde de Rivellon. Avec un premier acte introductif situé sur une île où il est possible de passer 40h (expérience faite)…imaginez une fois arrivé sur la carte principale….
Et soyez-en certain, le monde est aussi vaste que riche en détails. Magnifique à bien des égards en extérieur, avec des forêts fournies, des reliefs réalistes, des rivières, des plages, en intérieur c’est l’explosion esthétique! Les donjons, caves, grottes, prisons souterrainse, tout est habilement aménagé et le tout éclairé par un jeu de torches, de braseros, de lave, de lucioles et de tréfonds magiques… l’exploration y est donc très agréable et on comprend vite que Larian laisse la place à du gameplay émergent, si rare de nos jours dans le jeu vidéo, en vous permettant de résoudre certaines énigmes de plusieurs manières (même les plus étranges), comme traverser un labyrinthe en vous téléportant de salle en salle. Et c’est lorsque que vous déclenchez des combats dans un environnement que vous observez à quel point il est physiquement présent, vous permettant couverture, escalade, points de vue…

Les combats sont un gros morceau de divinity et vous ne les verrez pas toujours venir, car ils peuvent débouler au détour d’une discussion mal fagotée par votre camarade à l’ego un peu trop présent ou à cause d’un manque d’analyse de votre part. Les combats sont très présents dans DOS2, mais pas tant dans la fréquence que dans la longueur, car un combat peut durer jusqu’à 30 bonnes minutes si vous êtes d’un niveau égal ou inférieur à vos opposants. Car oui, les combats sont difficiles et ce, dès le niveau de difficulté classique (Exploration, Classique, Tactique et Honorable). Il est de bon ton d’appuyer régulièrement sur F5 pour une sauvegarde rapide avant une discussion, une entrée dans une échauffourée etc… Car vous allez arriver sur des combats impossibles qui vont nécessiter que vous montiez en niveau dans une autre zone avant de revenir… Armez-vous de patience et de stratégie. Mais comment les combats se déroulent-ils précisément?

Au tour par tour, vous allez dépenser des points d’actions pour vous déplacer, frapper au corps à corps, lancer des sorts, des malédictions, des bonus, des malus… Ces sorts sont multiples et très nombreux, nous verrons dans le paragraphe suivant sur le développement des personnages comment les acquérir. Les combats ont de tactique que certains pouvoirs se répondent l’eau mouille, le froid gèle l’eau, le feu évapore l’eau en brouillard, l’électricité alimente en charge l’eau, le sang et le brouillard…si vous combinez ça à l’environnement qui propose des barils des dits éléments ainsi que des reliefs permettant un avantage de dégâts et de visions des archers et mages…vous comprendrez que la diversité rend chaque combat unique.


Larian arrive à faire entrer dans leurs jeux TELLEMENT de paramètres que chaque situation devient unique et déterminée par les choix du joueur. L’intelligence artificielle répond intelligemment aux attaques, détecte les morts vivants, analyse quel joueur pourrait mourir dans ce tour ou celui qui risque de faire trop de dégâts au prochain. On est sur du challenge intelligent… jusqu’à ce que les bugs entrent en jeux.
Il nous est arrivé d’avoir des ennemis qui perdent leur “chemin” ne sachant plus quoi faire et répétant “j’arrive” tout en passant leur tour. Ou encore ces …horribles… bugs de collision…En effet, comme les décors sont très chargés et riches en objets et endétails, on se surprend à envoyer notre flèche ou boule de feu contre un mur invisible alors que le curseur nous annonçait que le tir était possible.

Ou a contrario, des lancements improbablement réussis avec des trajectoires impossibles mais…possibles quand même. Déroutant et anti immersif au possible.
Et on passe sur CE combat largement au delà de notre niveau, qui a démarré avec un message du jeu qui nous conseillait de fuir, et qui a continué sur la mort d’un de nos personnages….mais qui pouvait continuer à combattre… Nous nous sommes retrouvés invincibles et donc à engranger en fin de combat un pactole de point d’XP déraisonnable.
Les combats sont aussi riches, jouissifs, uniques que déroutants de par la difficulté parfois absurde (notamment en Niveau Tactique) et à cause de certains bugs de collision.

Revenons au système de développement du personnage, vous avez tout d’abord les capacités de base de tout RPG (Force, intelligence,consistance…) qui permettent de développer le corps de base.Vous développerez ensuite des points dans des capacités plus précises qui vous permettront d’améliorer votre efficacité en arme à une ou deux mains ou arme de lancer.
Et…nous arrivons aux pouvoirs, vous allez devoir choisir pour chaque personnage une ouverture vers une magie: nécromancie, pyrokinésie, télékinésie, Hydrophiste…
Il faudra ensuite apprendre des sorts liés à votre savoir.
Ils sont très nombreux, une dizaine par apprentissage, et donc encore une fois Larian remet une énorme couche de possibilités qui enrichissent le gameplay. Le revers de la médaille est qu’on finit par s’emmêler les pinceaux! Et c’est après plusieurs dizaines d’heures que l’on se dit qu’au final…on aurait dû développer plutôt…tel apprentissage…mais c’est trop tard on a appris plusieurs pouvoirs d’autre chose… Et malheureusement ce n’est qu’après une grosse vingtaines d’heures que vous verrez l’ampleur des possibilités..Dur dur de se dire…qu’il faudrait recommencer le jeu pour refaire un run “propre”…

Mais où se procurer ces pouvoirs? Ils s’achètent pour la plupart chez des marchands et à des prix …assez élevés. Mais alors comment s’offrir ces puissants sorts?
En revendant vos loots…ou vos…vols! Votre équipement sera principalement récupéré sur le corps de vos victimes, ceux que vous croiserez sur le chemin déjà raidis par la faucheuse, dans les coffres,boites, tonneaux ou bien encore directement à la fin de certaines quêtes. Et donc, comme on vous l’indiquait, vous pourrez voler beaucoup…BEAUCOUP de choses! Soit en étant cachés..soit en tuant tout le monde dans la maison/appartement/pièce du château et en récupérant tout! Si les tableaux étaient d’une valeur démesurée dans le premier opus, ici c’est tout le contraire. Toutefois, une certaine capacité permet de mieux revendre les objets…développez-la pour un personnage et laissez le revendre vos butins! Retournez donc ensuite acheter les maléfices si chers par le passé! Et foncez à l’aventure.

C’est le sésame pour rendre les combats plus abordables mais également plus riches en rebondissements et en créativité.
En parallèle du loot, le système de crafting/artisanat, proche de celui du premier opus laisse un goût étrange. Si vous avez la curiosité de feuilleter ou de lire tous les livres qui vous tombent sous la main, vous apprendrez des recettes et vous pourrez automatiquement confectionner des potions, grenades, runes, armes etc…
Mais le jeu vous laisse la liberté de tenter des recettes et de découvrir par vous même les possibles recettes. Pour le test, nous avons pris le temps de feuilleter le maximum de livres et nous nous sommes retrouvés à 40h de jeu à découvrir seulement, comment faire des potions basiques d’intelligence, force etc… Bien évidemment vous pouvez tricher et aller chercher sur internet toutes sortes de recettes…mais ce n’est pas très roleplay.

Pour conclure, après avoir passé une cinquantaine d’heures sur l’acte I et le début de l’acte II, le tout en coopération et un test en mode RolePlay solo, Divinity Original Sin 2 impose son savoir faire et sa qualité. Arrivé à maturation dans son art, Larian Studios nous sort, un peu trop tôt, un excellent jeu de rôle à l’occidentale qui permet via sa richesse débordante de créer une expérience unique, rare et immersive. Les thèmes abordés reflètent le sérieux apporté à la narration. La quantité de sorts et la diversité des zones de bataille rendent les combats extrêmement intéressants et très différents les uns des autres, balayant l’ennui d’un geste de la main. La difficulté de ces derniers montre un léger problème d’équilibrage et vous l’apprendrez à vos dépends, car quasiment aucun avertissement, même intradiégétique, ne vous dissuadera de faire demi-tour, vous laissant sombrer dans l’antre de l’enfer. L’aventure Original Sin 2  a ce goût fameux du jeu de rôle profond, à qui on excusera un certain manque de finition au vu de la générosité dont il fait sincèrement preuve.
Nous vous donnons rendez-vous pour une preview plus lointaine dans l’histoire. Pour l’heure, il semblerait que les derniers actes méritent encore des patchs de la part du Studio. Espérons qu’ils arriveront avant nous! Allez! Nous reprenons le bateau vers Rivellon ! »

 

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