Danganronpa V3 : Killing Harmony, de Spike Chunsoft, prévu sur PS4 et PS Vita dès le 26 septembre, est le 3e opus console de la série de visual novel du même nom. Vous y retrouvez le redoutable Monokuma, l’ours psychopathe des précédents Danganronpa, ainsi que ses adorables petits Monokumers… pour une magnifique tuerie ! Découvrez, en exclusivité, le test de Danganronpa, ici sur Gameactu !
Upupupu…
Chers et fervents adeptes du Saigneur au charisme upupesque, soyez les bienvenus dans cette nouvelle tuerie signée de la main de votre maitre, Monokuma !
Pour les nouveaux venus, un petit tuto : Danganronpa (qui signifie littéralement « gagner un débat grâce à une balle de pistolet ») est un visual novel à l’ambiance particulièrement « meurtrière » où des lycéens japonais se doivent de s’entretuer, sous la bonne surveillance du maitre du jeu, Monokuma. Cet ours impose à ces lycéens un jeu des plus sordides : sur 16 participants, seuls 2 seront relâchés… après avoir survécu au jeu sordide organisé par l’ours dichrome à l’humour des plus massacrants. Ce jeu est simple : pour emporter la partie, les adolescents devront tuer leurs camarades et ne pas être démasqués lors du procès de classe. Si vous trouvez le coupable, il meurt ; si vous avez le malheur de vous tromper, tout le monde (sauf le coupable) meurt…
Maintenant que vous savez plus sur ce qui vous attend, il est temps de commencer cette délicieuse tuerie, upupupu…
Voir le meurtre en rose
L’histoire s’ouvre avec Kaede Akamatsu dans un lycée étrange et glauque, où vous rencontrez, dans le gymnase, les 15 autres lycéens Ultimes (après avoir été poursuivis par des robots tueurs dans les couloirs), le directeur de l’établissement, Monokuma, et les Monokumers (Monophanie, Monokid, Monotaro, Monodam et Monosuke). Vous apprenez tout des sombres desseins de Monokuma, qui veut s’amuser à vos dépends, disons le bien.
Après un début de chapitre consacré à l’exploration du campus et aux questions diverses (sortir sans s’entretuer et trouver l’instigateur du jeu), vous vous retrouvez (enfin) avec un meurtre sur les bras. En effet, l’un des lycéens a été assassiné, dans la bibliothèque, avec un objet contondant. À vous à présent de mener vos investigations pour trouver le meurtrier et le faire condamner lors du procès de classe qui se tiendra juste après. La phase d’investigation est somme toute assez simple, car il suffit de toucher un objet pour l’examiner (à l’instar des mêmes phases dans Phoenix Wright), mais le procès, c’est toute autre chose ! Celui-ci se découpe en plusieurs parties et actions : accords, mensonges, sarcasmes, à décocher à l’aide de vos balles ; détermination du coupable avec raisonnement (et débats) et des circonstances du meurtre (façon BD), puis vote. Et pas question de lambiner !
Vous disposez d’un temps limite, sans quoi Monokuma, impatient, passera à la phase de vote, qui déterminera votre survie ou celle du coupable si vous vous trompez. Une fois le procès terminé et le coupable jugé, celui-ci est exécuté artistiquement par Monokuma : chaque coupable a droit à une mort originale et personnalisée, à laquelle vous assistez dans une cinématique déjantée à la bande-son quelque peu psychédélique !
En tout, ce sont 5 chapitres (hors prologue et épilogues) et leurs nombreux rebondissements et annexes qui vous attendent dans Danganronpa V3 : Killing Harmony, ce qui le dote d’une durée de vie plus que raisonnable (on vous voit venir : vous voulez plus de meurtres, de sang et de blagues douteuses, mais toutes les bonnes choses ont une fin vous savez). Alors, comme le dit si bien notre ours préféré « entretuez-vous dans la joie et la bonne humeur ! »
Une lecture interactive
Vous pouvez vous déplacer librement sur le campus pour trouver vos indices, en passant d’un plan à un autre, comme dans tout bon visual novel. Tous les décors, graphismes, sont d’ailleurs fait en fonction, si bien que vous avez l’impression d’être immergé dans un manga qui bouge plutôt que dans un jeu aux graphismes 3D époustouflants, mais qui sont néanmoins colorés, soignés et insolites (du sang rose, non, mais franchement, c’est vraiment pour éviter aux petites natures de tourner de l’œil… parce que Monokuma, lui, ne se gêne pas pour dire explicitement qu’il meurt d’envie de vous voir tous six pieds sous terre. Et donnez-lui pour son argent s’il vous plait !). La profondeur des décors est bien présente, même si la majorité des graphismes sont en 2D, avec modélisation partielle (en 3D) de quelques éléments, bien que ça reste rare… Les éléments apparaissent plutôt façon « pop-up », ce qui s’avère une approche artistique des plus inédites. Tout, depuis les couleurs aux formes, contribue à rendre les meurtres à la fois tragiques et drôles (l’humour décalé de Monokuma deteindra sur vous aussi à la longue, vous verrez). Bref, il faut plus assimiler le « graphisme » à l’univers du manga qu’à celui du jeu vidéo, et à cet égard, c’est très, très réussi !
Vous pouvez choisir de suivre l’histoire, à la lettre, ou d’errer sur le campus en tentant de compléter la collection des « cadeaux » (à échanger contre des pièces Monokuma à la boutique ou au casino) et d’améliorer vos relations avec les autres personnages lors des périodes de temps libres. Profitez-en aussi pour chercher les labos de tous les lycéens ultimes et débloquer certains bonus pour votre Monopad (généreusement offert par Monokuma et ses Monokumers). Vous avez somme toute assez de contenu pour durer un moment, sauf si la perspective des procès vous fait frémir d’impatience…
Pour sa part, l’ambiance, un peu glauque, se crée principalement à travers la musique électro-psychédélique, les dialogues des personnages, les bruitages réalistes (comme les robots tueurs, on jurerait les entendre grincer d’ici) et les effets divers (pour les dialogues non doublés, la bulle de dialogue apparait avec des effets sonores indiquant l’état d’esprit du personnage). Notons aussi que le jeu, doublé en anglais et japonais (à choisir au départ), est sous-titré en français, ce qui permet de jouer à ce visual novel en en comprenant toutes les subtilités et les nombreux traits d’humour noir (et blanc) de Monokuma, tout en ayant en fond les voix originales ou anglaises.
L’immersion dans cette histoire peut, au début du moins, un peu tarder, mais finit par être totale, si bien que vous deviendrez très vite des « Monoaddicts ». Précisons, comme le développeur, que le contenu est explicitement violent (parfois à la limite du trash) et ne se destine donc qu’à un public averti (individus dénués d’humour au 2e et 3e degrés, passez votre chemin).