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Overpass – Le Test : Au bord d’un gouffre

S’aventurer dans les méandres du monde de la simulation n’est jamais chose aisée. Faire un jeu de Trials, en 3D, encore plus. C’est pourtant le parti pris par le studio Zordix Racing et par Big Ben avec Overpass, disponible sur PC (Epic Store), Xbox One, Playstation 4 et Switch (dès le 12 mars). A la croisée des chemins entre un jeu de la série Trials et le non moins célèbre, chez les amateurs de boue, Mudrunner, le soft nous demande de boucler un parcours, souvent en un minimum de temps, semé d’obstacles et autres embûches. Beaucoup d’embûches, justement, tant pour le buggy ou le quad que pour vous, pilote avide de sensations…

Les graphismes : là où commence la dégringolade…

            Car pour avoir l’impression de bien tracer sa route, en 2020, le joueur de course s’attend à un minimum de performances en fin de génération. Ici, vous n’aurez pas la qualité d’un Forza Horizon : cela reste un jeu de simulation à petit budget. Et vous n’en aurez pas, bien que le résultat reste, finalement, assez passable. Il y a quelques effets de lumières appréciables, la végétation retransmet bien et l’impression de rouler sur de la bonne vieille gadoue est présente. Malheureusement, certaines textures piquent aux yeux et l’aliasing ainsi que le clipping n’arrangent rien. Il n’est en effet pas rare de voir apparaître des éléments du décor alors que vous êtes lancé à pleine vitesse. Quand il s’agit d’un brin d’herbe, on peut oublier. Lorsqu’il s’agit de négocier des rochers en fin de ligne droite, cela est plus embêtant. Bémol aussi sur le rendu de l’eau, qui semble tout droit provenir des restes de la catastrophe nucléaire de Fukushima…

Le jeu laisse paraître quelques beaux panoramas…

L’optimisation fait aussi cruellement défaut : malgré les quelques patchs déjà sortis, la console utilisé pour le test, soit une PS4 Pro, a beaucoup de mal à gérer l’apparition du décor au-delà d’une certaine vitesse.

Une expérience déjà mise à mal dans ces conditions. Ce ne sont cependant pas les différentes vues proposées qui vont malheureusement combler le besoin de vitesse. Même si le but du jeu n’est pas d’entamer des sprints à longueur de course, on aurait quand même aimer ressentir la poussée en vue cockpit. La caméra fait aussi défaut : dans n’importe quel point de vue, impossible de regarder à côté de son véhicule pour mieux apprécier la situation sans devoir passer par la combinaison de la touche R3 (Playstation 4) et incliner dans le même temps le joystick.

Une petite note d’espoir tout de même : les effets météos rendent assez bien, les véhicules ont d’avantage du mal à négocier les pentes sur un sol gorgé d’eau (peut-être même beaucoup trop de mal) et vous pouvez courir aussi bien lors d’une journée brumeuse que sous le clair de lune, éclairé par vos seuls phares.

Un gameplay tout-terrain qui finit par déraper

Pourtant, l’idée de combiner la course et le défi que représente l’escalade de véritabless pan de murs donnent bien sur le papier. On imagine bien galérer un peu et être pris quelques fois dans des bourbiers, tout en ayant la satisfaction de franchir des montagnes après avoir sué sur le grip de sa manette. Le didacticiel nous met vite dans le bain : il va falloir gérer l’orientation des roues, analyser l’approche des virages, utiliser à bon escient le frein à main, changer le type de traction au bon moment (4 roues motrices, 2 roues motrices ou différentiel pour les côtes) ou encore l’équilibre de son pilote lorsqu’il s’agit d’un quad.

Voici le genre de terrain que vous devrez affronter, et ce, le plus vite possible!

Il va surtout vous falloir une dose de patience considérable. L’approche en 3D n’est peut-être pas la plus efficace, on s’en rend compte, pour ce type de jeu qui demande une certaine exigence sur la manière d’entamer les terrains ardus. Le didacticiel, déjà compliqué à boucler, ne suffira pas pour pouvoir maîtriser les premiers défis, puisque vous serez très vite amenés à gérer les courses de côte les plus complexes du jeu ou encore à aborder les courses d’obstacles. Pour le premier type, vous n’aurez qu’à parcourir quelques centaines de mètres. Mais ce sera interminable. La raison ? La physique parfois limite : alors que le jeu demande une certaine précision pour amorcer les véritables angles droits qui se présentent devant vous, il n’est pas rare de voir une roue rebondir de plusieurs mètres sur un petit galet ou encore de vous voir stoppé net par de la caillasse. Certaines courses doivent se boucler en quelques tours, tandis que d’autres tracés sont similaires à des spéciales de rallye, à l’instar d’un Dirt Rally, capables de vous occuper au moins 5 minutes. Les obstacles sont quant à eux souvent des rondins installés ci et là ou des « balançoires ».

Voici le genre de situation que vous risquez de rencontrer souvent… très très souvent…

Peu d’informations vous permet d’appréhender les courbes et pentes de manière optimale : il n’y a aucun moyen de régler la manette et il n’y a surtout aucun retour de force ou de vibrations pour vous indiquer que vous êtes sur le point de vous retourner, prêt à manger terre et poussière. Parfois trop sensible, aux comportements irréalistes, vous pilotez une caisse à savon. Sur le principe même, la lenteur du jeu rebutera certains, tandis que d’autres auront éventuellement la patience de recommencer encore et toujours pour espérer finir 300 mètres de course de côte.

L’arrivée…si proche et pourtant encore lointaine…

Une ambiance qui patauge quelque peu

C’est surtout le manque d’attention à certains détails qui permettront réellement d’appeler une course, une « épreuve ». Vous vous sentirez vraiment seul lorsque, quand vous traverserez la plage ou la jungle, la seule chose que vous entendrez sera le ronron du moteur…enfin il faudrait dire le doux retour d’une tronçonneuse en train de s’attaquer à un chêne de taille. Enfant de la campagne, votre humble testeur a souvent eu l’occasion d’entendre hurler les moteurs de quads en plein été. Et il n’a pas eu cette impression de conduire un véritable engin tout-terrain, mais plutôt une tondeuse. Malgré les divers modèles proposés, sous licence il faut tout de même le souligner ( Artic, Yamaha, …), la différence entre les moteurs subsistera surtout dans le fait que l’un aura fusionné, très modérément, avec un aspirateur, l’autre encore avec un mixeur. Les menus s’avèrent plus « punchy », avec quelques morceaux d’indie rock accompagnant votre navigation. C’est le seul moment où vous aurez de la musique…

Dans ce type de compétition, l’empreinte écologique est le cadet des soucis…

Seul élément à saluer sur ce point : le véhicule qui se salit plus ou moins rapidement selon la quantité de boue sur la route. Les dégâts, quant à eux, sont peu visibles, tant visuellement qu’en terme d’impacts réels sur le bolide. A voir dans les difficultés les plus élevées.

Petits points critiques pour un jeu de course : vous n’avez pas de replay, une feature pourtant présente même sur certains jeux DS de l’époque. Étonnant donc en 2020…

Un contenu pourtant prometteur…

Néanmoins, le jeu aurait pu aller bien plus loin que la butte sur laquelle il se heurte. Sur le principe, la campagne du jeu, courte puisqu’il vous faudra terminer 12 courses (ou « manche ») seulement, avec une petite phase de final si vous êtes qualifié (les World Tours, pour le top 8), a les moyens de tenir le joueur courageux en haleine grâce aux nombreux éléments de « customisation » à débloquer. Vous pourrez habiller votre pilote, débloquer de nouveaux engins de course et autres améliorations. Entre les courses, on vous proposera des rabais sur les vêtements ou sur les améliorations, donnant une dynamique entre les épreuves, avec des « événements ».

Le gros du jeu se résume en une succession de « courses » et d’améliorations à débloquer

Le système de gestion de dégâts entre les courses permet de contrôler le temps qui vous est alloué lors de la compétition. Soit vous réparez vous-même au prix coûtant, soit vous passez les réparations au prix d’une manche ou bien vous concourrez tout de même mais en accusant une baisse de performance. Vous pouvez tout aussi bien vous contentez d’une huitième place, mais sans rien débloquer, ou atteindre le top 3 pour obtenir le gros lot. Une dimension tactique intéressante donc qui aurait pu être mieux étoffée.

En termes de modes de jeu, outre la campagne, vous pourrez configurer vos propres courses en partie rapide et un mode multijoueur est également disponible. Ce dernier mode est peut-être le plus remarquable. Le mode en ligne ne permet que d’affronter les fantômes des joueurs qui concourent avec vous. L’originalité réside alors dans le mode local : vous pouvez jouer avec vos potes soit en « splitté », soit en en mode hotseat, soit en passant la manette. Une denrée tellement rare à notre époque qu’il se fallait de le souligner. De quoi vous payez quelques tranches de rigolades entre potes lors d’une froide soirée d’hiver, mais épargnez-leur d’en faire toute la thématique de votre soirée, ou vous risquerez de perdre quelques amis…

Un menu sobre, tout comme le contenu du jeu…

Pour conclure, l’idée aurait pu être intéressante sans cette impression d’avoir un jeu pas fini ou du moins si le studio avait pu avoir un peu plus de ressources. A moins d’être un fan de la discipline, les amateurs de jeux de rallye comme l’auteur de ces lignes ne trouveront pas forcément de la satisfaction à franchir les obstacles et à terminer les courses, puisque le soft semble manquer cruellement de finitions.

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  • Les possibilités de customisation
  • Les véhicules sous licence
  • Quelques beaux panoramas
  • Le multi en écran partagé

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  • Le manque d’optimisation
  • Des textures parfois baveuses
  • Mode campagne court
  • Ambiance sonore bâclée
  • Pas de réglages ni de replay
  • Prise en main loin d’être accessible
  • Le prix

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