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Wolfenstein 2 : The New Colossus – Le Test !

Si vous pensez à la récente série des Wolfenstein, vous pensez forcément nazis, robotique et ultra violence. Et effectivement toute la communication des deux jeux a été orientée dans ce sens. Toutefois, si je repense au premier, The New Order, je revois de vastes zones où je déboulais double mitrailleuses à la main, à vider chargeur sur chargeur sur des nazis presque juste là pour subir mon courroux, ma rage. Alors que si je pense à The New Colossus, c’est étrangement un souvenir mélancolique et une presque tristesse qui m’envahissent, un sourire au coin des lèvres. Comme si Wolfenstein: The New Colossus réussissait milles fois plus, là où on ne l’attend pas. Je m’en vais vous expliquer le pourquoi du comment qui fait de ce jeu, à mon sens, une réussite étrange.

1946, la seconde guerre mondiale semble encore d’actualité, les nazis sont devenus surpuissants grâce à la maîtrise absolue de la robotique. Dans un baroud d’honneur, William Joseph Blazkowicz et son équipe attaquent une forteresse nazi où réside “Le Boucher” Wilhelm « Totenkopf » Strasse. Ce scientifique, proche d’un certain Docteur Mengele, est une pièce clef du IIIe Reich. Alors qu’ils sont sur le point de l’assassiner, il s’échappe et laisse notre héros dans le coma. Seize années plus tard, BJ Blazkowicz se réveille en Pologne soigné par sa future femme, Anya Oliwa, qui l’a caché des autorités nazis qui ont envahit l’Europe de bout en bout et y ont installé solidement le régime. Aussi faible que vous pouvez être après 16 années, amorphe, vous vous réveillez prêt à retrouver « Le Boucher » dans une Europe Uchronienne. Vous arrivez finalement à retrouver le scientifique et vous le massacrez. Mais l’hélicoptère dans lequel vous êtes s’écrase et vous perdez conscience, vous vidant de votre sang.
Voici où démarre Wolfenstein: The New Colossus.

On serait tentés de mettre de côté l’histoire aussi excitante soit-elle dans son aspect science fiction d’une Allemagne nazi vainqueuse de la seconde guerre mondiale. Et pour cause, c’est l’aspect Fast FPS qui est mis sur le devant de la scène. Alors jouons le jeu du … non pas du front national et consor. Non, nous ne feront pas de colères.Non, pas comme aux usa, où des nazis ou aspirant nazis se sont rebellés par rapport à la communication du jeu qui pousse à éradiquer tous les nazis de la surface de la Terre. AH. Ah. ah….fatigue.vraiment…fatigue.
Donc! jouons le jeu de la communication, et regardons le jeu dans son aspect ludique et non pas narratif. Je garde le meilleur pour la fin.

Les séquences de gameplay sont orientées sur deux axes, le côté Fast FPS et le côté narratif interactif. La partie action rappelle pour beaucoup Doom sorti en 2016, tout en reprenant les bases posées par The New Order. C’est violent, ultra rapide et ponctué par des des finish moves ultra gores. Vous avez la possibilité de tenter certaines séquences en infiltration en avançant accroupie, en égorgeant silencieusement mais violemment les nazis de dos ou avec votre arme de poing qu’il faudra améliorer d’un silencieux au préalable…sinon… Sinon vous allez déclencher l’alarme, peu importe la distance à laquelle se trouve les généraux lanceurs d’alertes.

Le jeu vous pousse clairement vers l’action et le défouraillage en bonne et due forme. Vous troquerez rapidement l’arme simple pour un combo double armes, aussi destructrices que jouissives. La musique hardmetal vient soutenir la montée d’adrénaline mais contrairement à Doom qui vous poussait dans vos retranchements avec l’afflux massifs d’ennemis, là, les séquences ne tiennent pas plus que quelques maigres minutes et les ennemis sont juste de plus en plus résistants/blindés.

Et dans les niveaux de difficulté maximum, c’est tout bonnement impossible tant ils font mals. Vous obligeant à vous mettre à couvert. Donc fini le côté Fast FPS. Et sans ca…Le gameplay perd de sa superbe et devient assez plat en plus d’être difficile…
Enfonçons le clou pour parler des décors au combien magnifiques mais tout autant cloisonnés.
Cette impression de conduire un bus à tout berzingue dans des tunnels mono-voie de montagne.
On se prend les murs, on se bloque, on se tape la tête au plafond en sautant, on a du mal à tomber dans les trappes au sol. Le jeu nous pousse à l’excitation et nous frustre par des levels design claustrophobiques qui consistent à aller d’un point A à un point B. Et même quand la zone s’ouvre, c’est pour mieux vous contraindre par des passerelles et par des niveaux fait en verticalité qui n’offrent rien de plus que de se prendre des dégâts sans comprendre d’où cela qui arrive.

Ces sessions d’actions sont donc entrelacés de séquences de jeu orientées narration soutenues par des cinématiques très pulp à l’image de l’histoire générale. Les missions parfois drôles, parfois touchantes, parfois anecdotiques servent quelque chose de très puissant: l’immersion dans l’univers et l’empathie vis à vis des personnages.
Un exemple très concret, on vous demande d’aller discuter avec les membres de l’équipage de votre sous-marin. On comprends très vite que ces aller-retours servent de prétexte à vous approprier votre QG. Les décors fourmilles de détails qui sont sources d’histoires personnelles. Tout est très logique et le bâtiment de guerre aussi gigantesque qu’il soit devient à force votre son chez soi. Les interactions avec les personnages, toujours appuyés par des cinématiques superbement doublés et mise en scène, créent une vraie empathie envers la troupe de révolutionnaires. Mention spéciale au rapport entre Blazkowicz et Anya, enceinte jusqu’aux os, OH COMBIEN maîtrisée jusqu’à un certain climax où ce dernier nous ôte les mots de la bouche “WHOUO!” en parlant d’elle.


Vous l’aurez compris à mon enthousiasme, le jeu excelle dans l’installation de son univers qui arrive à encrer un pied à la limite de l’absurde et un autre dans un sérieux qui fonctionne étrangement parfaitement. Beaucoup d’entre vous ont déjà surement vu cette séquence ou des membres du Ku Klux Klan révisent leur allemand lorsqu’un soldat nazi en armure intégrale les interpelle, le tout dans un décor américain des années 60, avec diner, pompe à essence et défilé à confettis. On pourra trouver ça grotesque de prime abord, mais il s’avère que l’uchronie, dans son aspect sérieux, est extrêmement puissante et bien installée. Nous nous laissons ainsi aller à rire de l’absurde et s’émouvoir des personnages touchants par leur sincère humanité.

C’est volontairement que je fais l’impasse sur l’histoire et sur la description de certains moments épiques car comme je l’ai détaillé dans ce test, Wolfenstein The New Colossus est avant tout une aventure à découvrir. Et il est assez étrange de catégoriser ce jeu d’Action FPS alors que son côté narratif et aventure offre un bien plus grand intérêt. Son univers solide, ses personnages attachants, ses retournements de situations et cette maîtrise du funambulisme font de Wolfenstein: The New Colossus un jeu à ressentir, à observer et à en tirer des leçons qu’elles soient vidéo-ludiques ou sociétales.

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