The Solus Project est un jeu développé par Hourences , Grip Games et paru le 7 juin 2016 sur Steam. Il nous met dans la peau d’un astronaute qui part à la recherche d’une planète habitable pour accueillir l’humanité. Le voyage ne sera pas de tout repos ; le joueur sera amené à devoir se la jouer Bear Grills 2.0 pour pouvoir survivre. Les astronautes boivent-ils aussi leur urine pendant leurs voyages ?
Qui n’a jamais rêvé de visiter d’autres planètes ? De voyager dans l’univers pour trouver d’autres formes de vie ? De se la jouer Seul sur Mars ou encore Interstellar ? Eh bien c’est maintenant possible ! Dans The Solus Project, on incarne un (ou une) astronaute chargé de trouver une planète habitable, car la terre a été détruite. La survie de l’espèce humaine dépend donc de notre avatar.
Le jeu commence par une cinématique où l’on voit un immense vaisseau spatial exploser dans le silence assourdissant de l’espace. De l’explosion s’échappe une capsule de survie. Vous l’aurez compris, il s’agit de la capsule de notre avatar. La tension monte d’un cran alors que l’on se retrouve dans ladite capsule dont l’altimètre s’emballe. On va s’écraser, ce qui, d’après certains scientifiques, est relativement mauvais pour la santé.
Et bardaf, c’est l’embardée. On sort péniblement de notre vaisseau de fortune pour découvrir un décor d’une beauté époustouflante. Les graphismes de The Solus Project sont tout simplement incroyables. L’immersion est immédiate, et on s’imagine alors dans la peau du premier homme à fouler ce nouveau monde. On se trouve sur une plage, un océan face à nous, le décor pourrait très bien être terrien, mais l’on sait d’instinct que ce n’est pas le cas. De plus, il suffit de lever les yeux vers le ciel pour voir que les constellations ne sont pas les mêmes, pareil pour la lune, qui fait place à d’immenses planètes visibles depuis la terre ferme.
Le jeu nous guide un peu et nous explique quoi faire dans un court didacticiel. On nous montre comment ramasser des objets, comment les combiner, etc. Il est par exemple possible d’utiliser une pierre pour casser une autre pierre, l’affuter, et pouvoir ensuite découper des racines ou d’autres objets. Dans The Solus Project, il nous faut manger, boire, garder notre température corporelle à un niveau décent, etc. Pour surveiller tout ça, il faut regarder le PDA. Il nous permet d’avoir toutes les informations dont on a besoin sur notre avatar. Tout est pensé pour être adapté à la VR. Il n’y a donc pas vraiment d’affichage à proprement parler, le personnage vérifie son statut en regardant directement son équipement, atout non négligeable pour l’immersion.
Une fois le « didactitiel » passé, le jeu nous guide en nous donnant des objectifs. Ça change des jeux de survie lambdas où l’unique but est de survivre. On a donc vraiment l’impression d’avancer. La progression est claire et le jeu est divisé en chapitres. Au départ, on est sur une ile. L’océan s’étend à perte de vue. Dans chaque niveau (chapitre), on trouve des objets cachés. Il y a notamment les indéfectibles extraits de journaux de bord, en passant par des équipements vraisemblablement tombés du vaisseau, pour finir par les reliques extraterrestres.
L’équipement et les reliques permettent d’améliorer les caractéristiques du personnage. Par exemple, trouver un sac à dos permet d’augmenter la capacité de l’inventaire. Les reliques, quant à elles, permettent par exemple d’augmenter la résistance de l’avatar face au froid, à la faim, à la soif, aux intempéries (doux euphémisme), et j’en passe. Tout est fait pour que le joueur ait une impression constante de progression. Il faut bien l’avouer, dans les jeux de survie, on finit souvent par avoir l’impression de tourner en rond, survivre étant une fin en soi.
Et survivre ne sera pas toujours aisé. Si l’on commet l’erreur de rester un peu trop longtemps à découvert, on se rend vite compte que nos catastrophes naturelles terrestres sont de la pacotille à côté des aberrations qu’on trouve sur cette planète. Lors d’une partie, je me retrouve donc seul sur une planète qui, au départ, ne semblait pas trop hostile. Soudain, au loin, sur l’océan, j’aperçois une forme en mouvement. N’ayant pas fait de réserves, je me suis retrouvé fort dépourvu quand la bise fut venue. Pas de bol, ici, les tornades sont courantes, et elles n’ont rien à voir avec nos petites bourrasques terriennes ; en fait, elles feraient passer des tornades F12 pour un petit vent du Sud. Ou encore, on se retrouve pris sous une pluie de météorites fort peu agréable, #LesGrêlonsC’estHas-Been. Mais dans l’ensemble, le volet survie avec son craft et sa récolte est beaucoup moins creusé que le volet exploration.
En effet, en plus des intempéries locales, dans The Solus Project, on a de vraies choses à découvrir ! On se trouve sur une planète inconnue qui semble être habitée, et on découvre petit à petit des reliques, des ruines, etc. Qui a construit tout ça ? Quel est le bruit que l’on entend et sur lequel on est censé enquêter ? Est-ce que la planète va se révéler viable ? Pour le savoir, il faudra être patient, car le jeu est vraiment avare en informations. Les journaux de bord et les tablettes extraterrestres sont quasiment les seules manières d’en apprendre plus sur l’aventure. Le suspense est palpable du début à la fin. On a vraiment l’impression de faire l’expérience d’une découverte de grande envergure comme un astronaute le ferait.
Le tout est agrémenté d’une bande-son au poil qui accompagne tous nos faits et gestes. Par exemple, lorsque qu’une tornade fait son apparition, elle prend un ton grave et nous fait immédiatement comprendre qu’on est dans une situation pour le moins fâcheuse. Cette bande-son renforce réellement l’atmosphère du jeu et, conjuguée à de très bons graphismes, donne naissance à une magnifique perlouse vidéoludique.
The Solus Project est en fait un jeu pour les archéologues de l’extrême en mal d’exploration. Il faudra être observateur pour découvrir tous les secrets du jeu. D’ailleurs, à chaque fin de niveau, le jeu nous en dit plus sur notre performance. On sait ainsi combien de secrets il reste à découvrir dans le niveau que l’on vient de terminer. L’histoire, bien que narrée par le truchement de journaux de bord, est captivante, en ce qu’on a l’impression de faire les découvertes soi-même. En fait, la narration est tout à fait originale, mais possède un petit défaut.
En effet, si l’immersion a le malheur de retomber, on se retrouve devant un jeu qui n’a plus l’effet escompté. Le but est de se mettre dans la peau de l’avatar, mais, au vu de l’absence de scénario à proprement parler, on ne découvre pas vraiment les personnages si ce n’est à travers leurs journaux de bord. Leur personnalité n’est pas approfondie, on ne peut pas s’y attacher comme on le ferait dans un jeu pourvu d’un scénario plus présent. Tant que l’immersion est présente, il n’y a pas de problème, le jeu est captivant du début à la fin. Mais il faut pouvoir s’y immerger et ne pas en sortir.
Un article signé Jetlag.