Après un premier essai réussi en 2014 avec Ether One, une expérience narrative traitant de psychologie, le studio indépendant White Paper Games tente de confirmer avec The Occupation. Cette fois-ci, traitant d’un sujet plus politisé sur fond d’attentat terroriste. L’originalité de ce nouveau titre réside dans le fait que le joueur n’a seulement que quatre heures pour résoudre son enquête. Récit intéressant et réussi ? Découvrez-le dans notre test sur PS4 Pro. The occupation est disponible depuis le 5 mars sur PC, PS4 et Xbox One.
Un Act qui fait boom !
L’histoire du jeu prend place dans un climat extrêmement tendu. En effet, l’Angleterre en 1987 est en proie à un grand bouleversement politique. L‘institut Bowman Carson est en passe de décréter l’Union Act qui a pour but de restreindre les libertés de la population, une surveillance générale de celle-ci et pousser hors des frontières les immigrés pour enfin fermer les frontières. C’est sur fond de manifestation que le pire arriva, une explosion va faire vingt-trois victimes au sein de leur bureau dont le co-fondateur. Cet attentat terroriste a un coupable idéal pour l’opinion publique, un immigré du nom d’Alex Dubois. Celui-ci nie les accusations et c’est là que vous entrez en jeu dans la peau d’Harvey Miller, journaliste dépêché sur place pour enquêter et le faire disculper ( et parallèlement écrire un bouquin, tant qu’à faire .. )
Un gameplay intéressant sur le fond, mais épineux sous la forme !
Avant toute chose, il faut savoir que vous allez incarner d’autres personnages au cours de votre aventure ce qui rallonge potentiellement sa durée de vie avec des passages plus ou moins intéressants. Le titre est donc décomposé en plusieurs chapitres avec différents points de vues ( attention, la sauvegarde automatique ne se fait qu’à la fin d’un chapitre, point de sauvegarde manuelle ). Le cœur du jeu lui se passe dans la peau de Miller et vous arriverez sur le lieu de votre enquête à 15 h et vous devez avoir clôturé vos investigations pour 19 h. C’est donc montre en main que l’agent de sécurité à l’entrée vous fait un badge visiteur pour pouvoir passer le portique de sécurité à l’entrée de l’établissement. Plusieurs rendez-vous sont programmés durant votre périple, en dehors de ces entretiens, il sera nécessaire de fouiller chaque endroit ( surtout ceux non autorisés ) afin de découvrir des indices, des preuves pour mettre en porte-à-faux vos interlocuteurs.
Vos premières tentatives seront plus ou moins frustrantes car découvrir les lieux lorsque le temps joue contre nous, ce n’est pas de la détente. Ne parlons pas de Steve, l’agent de sécurité pot de colle et à nos basques pour éviter d’entrer dans des zones de non-droits, parfois on se demande même comment il fait pour nous griller la main dans le sac tant on a tout fait pour le semer. D’ailleurs, il vous raccompagnera à chaque fois à l’entrée en vous faisant perdre de précieuses minutes qui peuvent faire la différence à l’heure du dénouement. Une fois le système de jeu intégré, on butine un peu tout ce qui se présente ( faute de temps oblige ), document, disquette, carte d’accès, écoute téléphonique, tableau électrique, lecture d’e-mail et écoute de cassette audio, il y a beaucoup de méthodes pour récolter des indices. Par ailleurs, vous pourrez méthodiquement planifier vos approches, entrer dans un bureau par la porte au risque de déclencher l’alarme et voir débarquer Steve, la sangsue ? Où alors passer par un conduit d’aération ? Où simplement entrer le code d’accès récupéré dans un bureau à l’étage du dessus.
The Occupation offre une large palette de possibilités intéressantes, mais rapidement répétitives et sous-exploitées. Le coté plaisant du titre, c’est cette pression permanente, on se jauge, on hésite, savoir si on aura le temps de faire ceci ou cela. Finalement en pleine fouille d’une salle, Steve est en pleine ronde et en surveillant sa montre, il nous reste deux minutes pour filer à notre rendez-vous incognito. On se surprendra même à jouer le jeu à fond en éteignant les postes radios, fermant les stores des bureaux pour être le plus discret possible. Tous les indices importants seront répertoriés dans votre briefcase consultable à tout moment et donnant de précieux indices. Autre chose, le jeu n’est absolument pas dirigiste et vous devrez tous rechercher par vous-même, si on rajoute le fait que la zone d’exploration est très vaste et la limite de temps, ça peut très rapidement tourner au vinaigre et être éprouvant pour certains qui aiment une certaine prise par la main.
Un potentiel gâché par une technique approximative !
Hélas, si The Occupation est par définition plutôt passionnant à parcourir, il manque clairement de finition. L’Unreal Engine 4 est sous-exploité, rien que la modélisation faciale des PNJ est d’un autre temps. Esthétiquement, la direction artistique est plutôt terne, mais colle plutôt bien à l’ambiance d’une Angleterre pluvieuse et sombre de cette époque. Pour finir sur la technique, le titre accuse des ralentissements, quelques freezes, mais rien d’injouable.
Quelques points négatifs en pagaille, notons quelques bug de collision désagréables, un décalage sur la droite du décor lorsqu’on veut pointer par exemple un magnétophone sur les écrans très haute définition ( soucis réglé avec la récente mise à jour ). Coté traduction, c’est assez chaotique avec des notes traduites dans la plupart des cas, mais pas toujours, des lignes de dialogue restées en version originale et des caractères spéciaux qui affichent des points d’interrogation et dont il faut déchiffrer le message.
Notre chère Miller étant muet, on appréciera le doublage british des PNJ, surtout le personnage que l’on incarne dans quelques chapitres, qui contrairement à Miller s’exprime bien plus et nous retranscrit clairement ses émotions. Vous aurez la possibilité également de collectionner des vinyles disposés dans tout le jeu que vous pourrez écouter dans votre appartement. Par ailleurs, de nombreux postes de radio diffusent de la musique ambiance eighties. Vous l’aurez compris, la réalisation sonore à bénéficier d’un soin particulier.
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- Le concept en temps réel passionnant
- La qualité d’écriture sur un sujet délicat
- Une mise sous pression palpable
- Une bonne rejouabilité
- Plusieurs fins
- La réalisation sonore convaincante
- Le doublage
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- Gameplay répétitif
- Techniquement instable
- Direction artistique peu inspirée et terne
- La modélisation faciale !
- Pas de sauvegarde pendant un chapitre
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