Le studio Supermassive Games revient sur le devant de la scène après The Inpatient, Hidden Agenda et Bravo Team pour une expérience horrifique et typique du studio. Premier épisode d’une série de jeux narratifs horrifiques baptisée The Dark Pictures, The Man of Medan s’apparente au plus près de l’expérience Until Dawn, de quoi donner l’eau à la bouche ! Voyons si les premières bonnes impressions des trailers se confirment dans le jeu complet !
Man Of Medan propose une histoire autour d’un mystérieux navire militaire ayant disparu dans l’océan durant la seconde guerre mondiale. Après un épilogue vous plongeant dans la peau de militaires et qui relate le début du calvaire du Man Of Medan, le nom du bateau. De retour au présent, vous faites connaissances avec les 5 personnages jouables de l’aventure, partis au milieu de l’océan pour explorer des épaves sous-marines. La troupe fait une fâcheuse rencontre et au même moment un navire sort de la brume, c’est le Man of Medan ! Les choses deviennent vite incontrôlables sur le bateau, et comme dans Until Dawn, il faudra réfléchir vite et bien si vous voulez d’une part vous en sortir, mais aussi faire en sorte que vos amis s’en sortent ! Pour autant que vous vouliez qu’ils s’en sortent, car, en effet, la personnalité très quelconque, voir stéréotypée, de chacun des protagonistes vous empêche vraiment de vous immerger dans l’aventure et d’éprouver un peu d’empathie pour eux.
Le jeu offre la possibilité de jouer l’aventure en solo ou à plusieurs que ça doit en local ou en ligne. En ligne, les joueurs seront séparés et feront leur propres choix. C’est d’ailleurs intéressant d’essayer de se mettre dans la peau de l’autre joueur et comprendre pourquoi il a choisi tel ou tel choix, à savoir qu’il n’y a pas de chat vocal intégré au jeu pour cette raison. Dernièrement, le jeu propose un multijoueur local où il faudra se passer la manette entre amis, posés au fond du canapé à la manière d’une soirée film d’horreur !
Malgré les nombreuses possibilités de choix, le jeu dévoile absolument toute l’intrigue dès la première partie. C’est assez dommageable car on a vraiment pas envie de recommencer l’histoire vu qu’il n’y a rien d’autre à apprendre en plus quand on recommence. Le fait de devoir recommencer est juste ici en guise de challenge comme essayer que tout le monde reste en vie, que tout le monde meurt ou d’essayer de dépasser un certain niveau de relations entre certains personnages. L’intérêt s’estompe en terminant le jeu vu qu’on a pas vraiment d’intérêt à recommencer exactement la même aventure, seul le nombre de mort changent en fonction de votre habileté à réussir les QTE.
Le gameplay est surtout basé sur l’exploration, on déplace nos personnages avec grande difficulté tant la rigidité de ces derniers est juste incroyable. On a vraiment l’impression de se retrouver dans Alone in the Dark premier du nom. Certes, les développeurs ont cru bien faire d’intégrer des vues cinématographiques aux caméras et qui font mime d’épier le jour dans les dedans du paquebot, mais on arrive à être désorienté, ce qui oblige à orienter le joystick dans tous les sens jusqu’à trouver comment avancer dans les zones. C’est assez frustrant et diminue largement l’immersion, d’autant plus que ces mêmes déplacements sont incroyablement lents ! Le bouton L1 permet d’avancer plus vite, mais il n’en est rien. Vous me direz qu’il ne faut pas courir pour chercher des indices et autres collectibles, mais il suffit d’essayer pour comprendre la peine !
En parlant d’indices et collectibles, il suffit de laisser appuyer sur L2 pour scruter les objets dans tous les sens. Et contrairement à Tomb Raider ou la série Sherlock Holmes, il n’y a rien à analyser avec ces objets, le fait de pouvoir le tourner dans tous les sens est utile seulement pour lire les messages aux dos des photos. Pire, vous pourrez observer un objet ou un détail du décors qui ne fait avancer en rien l’enquête, aucun message ne s’affiche, vous venez juste de regarder un objet, pas d’explications, pas d’implications…
Les phases d’explorations sont entrecoupées de choix, souvent deux choix qui représentent la raison et le cœur, certains situations affectent donc votre raisonnement ou vos sentiments et c’est à vous de jongler entre simplement se sacrifier, sacrifier quelqu’un d’autre, être franc ou faire mine de croire un personnage ou pas du tout. À priori on se dit que les choix influencent énormément le jeu, mais comme on vous l’a déjà dit, c’est plutôt au niveau des morts et quelques fins faussement imprévisibles.
Outre les choix, il y aura aussi les QTE qui décident en général de votre sort et parfois c’est assez vache. Par exemple vous enchaînez avec succès trois QTE, si vous restez le quatrième vous pouvez dire au revoir à votre personnage et passer à un autre. Ces QTE punitifs s’avèrent malgré fun et ajoutent un peu de punch au jeu. Car oui le jeu manque un peu d’adrénaline, mise à part les QTE, seuls quelques scare jumps pourront vous faire sursauter si vous ne les voyez pas venir à un kilomètre comme la plupart de ceux-ci.
Un nouveau mini-jeu fait son arrivée depuis Until Dawn (ne nous le cachons pas, Man of Medan puise beaucoup de Until Dawn), c’est celui du rythme cardiaque où il faudra appuyer sur le bon moment pour camoufler le bruit de notre respiration en l’alignant avec son rythme cardiaque (oui, la justification du mini-jeu nous a aussi parue bizarre), ce jeu n’est clairement pas inspiré et on est triste de le voir trois fois durant l’aventure, alors que les développeurs auraient peut-être pu varier en ajoutant d’autres types de mini-jeux.
Graphiquement, si vous avez joué à Until Dawn vous allez directement reconnaître l’influence graphique sur Man Of Medan, surtout au niveau des visages qui sont très bien modélisés, mais dont l’animation prend peine à convaincre quand on a du mal à reconnaître le sentiment qui est censé émaner d’une expression faciale. Globalement les textures sont sympas, mais les décors sont répétitifs dans le sens où les trois quarts du jeu se déroule dans le paquebot. L’aspect technique, lui, est complètement à la ramasse. Les textures ont constamment des difficultés à charger, et lors des scare jumps on aura souvent une purée de pixels qui apparaît à l’écran avant de prendre forme en chargeant les textures. Cerise sur la gâteau, d’énormes chutes de framerate surviennent très régulièrement lors de l’aventure et là aussi mets un grand coup dans l’immersion du titre.
Niveau bande sonore, le travail des doubleurs est franchement très bon vue la vacuité qui anime les protagonistes du jeu, mais tant bien même n’arrivera pas à impliquer les joueurs dans l’histoire propre de chacun des personnages et leur personnalité. Le personnage du conservateur est doublé par Benoit Allemane ( alias Jean-Louis la chaussette dans le Joueur du Grenier ), et c’est toujours un régal d’entendre sa voix, même si on sent un peu de cabotinage dans son timbre ou c’est simplement son interprétation de la personnalité du Conservateur.
Les bruitages sont correctes, pas incroyables pour autant, mais mettez n’importe quel son amplifié lors d’un jump scare pour que ce dernier soit efficace. Le reste des bruits est quasi inexistant et peu convaincants que pour réellement conférer une ambiance sonore terrifiante. Au niveau des musiques, c’est l’incompréhension totale, avec des musiques clairement hors-sujet et qui vous sortent littéralement du trip horrifique. Autant Dying Light 2 a proposé la chanson Help I’m Alive du groupe Metric pour son trailer de gameplay et a réussi a l’intégrer à merveille, autant ici les chansons ne collent absolument pas à l’aventure.
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- Affiché à 25 euros
- Le doublage est plutôt bon
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- Un scénario dévoilé entièrement lors de la première partie
- Moins inspiré que Until Dawn
- Techniquement à la ramasse : chargement des textures, chutes de framerate
- Bande son inexistante ou à côté de la plaque
- Animations faciales peu convaincantes
- Durée de vie de 4 heures, rejouabilité plutôt limitée par le scénario
- Mini-jeux peu variés
- Maniement ultra rigide
- Des personnalités peu profondes et intéressantes
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