Après un passage sur les bornes arcades, l’une des plus grandes licences du versus fighting revient en force sur consoles et pc, mais avec autant de jeux de combat qui sortent cette année, vaut-il vraiment la peine de s’y intéresser ? C’est ce que vous découvrirez en lisant ce test signé Kino !
Pour ceux qui ne connaissent pas, Tekken est un jeu de combat en 3D mettant en scène des combattants venant de tous les horizons et pratiquant divers arts martiaux. Entre le karaté, le taekwondo, le kenpō, la capoeira et plein d’autres styles, difficile de ne pas trouver un personnage à son goût. Pour ceux qui veulent quelque chose de plus décalé, il est aussi possible de choisir par exemple un panda, un ours encore un robot armé de tronçonneuses. En comptant Eliza, un personnage disponible en précommandant le jeu, vous aurez le choix entre pas moins de 37 personnages dont plusieurs nouveaux venus comme Claudio, un exorciste italien doté d’un pouvoir étrange, ou encore Gigas, un nouveau prototype de super-soldat créé par la G-Corporation, mais aussi et surtout Akuma (Gouki dans la version japonaise) venant tout droit de la licence Street Fighter.
Lors de la révélation d’Akuma dans le casting de Tekken 7, la grande interrogation était de savoir si le personnage resterait fidèle au gameplay du titre dont il était issu ou s’il serait « tekkenifié ». A la surprise générale, le personnage a gardé son identité malgré sa migration. Que ce soit pour exécuter un hadoken ou un shoryuken, les commandes sont restées identiques. Il dispose même d’une barre d’EX afin d’utiliser des coups spéciaux, chose que les personnages de Tekken (Eliza mise à part) ne possèdent pas. On aurait pu penser que ce mélange dans un jeu en 3D ne fonctionnerait pas ou qu’il serait déséquilibré mais il n’en est rien. Bandai Namco a réussi son pari et peut en être fier.
Tekken 7 possède un mode histoire qui reprend là où le 6e épisode s’était arrêté. À la mort d’Azazel dans le précédent opus, Jin Kazama a disparu et le monde reste plongé dans une guerre perpétuelle entre la G-Corporation (gérée par Kazuya) et la Mishima Zaibatsu, qui, en l’absence de Jin, se retrouve sans leader. C’est alors que Heihachi, père de Kazuya et grand-père de Jin, revient sur le devant de la scène en reprenant les commandes de la Zaibatsu pour se confronter une ultime et dernière fois à son fils, dans un combat final qui mettra fin à la saga des Mishima. Il est possible de choisir la difficulté de l’IA et d’exécuter des combos sans trop se fouler à l’aide de la combinaison de deux touches. Cela a pour but de pouvoir se débrouiller en combat si vous n’êtes pas habitué à jouer un certain personnage. Sans rentrer dans les détails pour éviter de spoiler, nous suivons l’histoire du point de vue d’un journaliste enquêtant sur les origines de ce conflit qui secoue le monde. Les cinématiques sont très plaisantes à regarder et donnent vraiment envie de continuer afin de savoir la suite. Si certaines révélations éclatent au grand jour, il faut avouer qu’après avoir fini l’histoire principale, on reste un peu sur sa faim. Certaines questions sont résolues, mais laissent néanmoins place à encore plus d’interrogations, et le mystère s’épaissit. Il en est de même pour les histoires secondaires avec les autres personnages, très courtes et composées d’un écran d’intro, d’un combat et d’une cinématique de fin, qui, pour la plupart, font plus office de prologue pour le prochain épisode qu’une réelle histoire à proprement parler.
Le jeu propose un mode en ligne où il est possible de se frotter aux joueurs du monde entier. Entre les combats amicaux et les parties classées, il existe le mode tournoi. Ce mode de jeu permet de simuler un tournoi pouvant aller jusqu’à 8 participants, avec une grosse cagnotte en jeu pour celui qui remportera la grande finale. Lors du test, il n’y a pas eu de problème de lag rencontré, pour peu qu’on joue avec des adversaires avec 4 ou 5 barres. Le petit souci se trouvait plutôt au niveau de la recherche de match. Cela peut prendre quelques minutes et il peut arriver de recevoir une notification comme quoi la connexion avec l’adversaire a échoué, mais de manière générale l’online a été une bonne expérience.
Au niveau du gameplay, le jeu est assez facile à prendre main dès le début: les combos basiques sont intuitifs et sortent aisément, mais si vous vous penchez d’assez près sur le système de combat du jeu, vous vous apercevrez qu’il présente en réalité une très grande profondeur lorsque l’on cherche à s’améliorer ou atteindre un niveau un plus élevé. Entre la gestion des combos optimisés via launcher, des footsies, de la défense, ou des mécaniques un peu plus obscures comme le backdash cancel, cela donne un bon compromis entre la volonté de s’amuser rapidement entre amis et celle de vouloir devenir le meilleur combattant sur Terre.
Les fans de la première heure ne seront pas déboussolés, le système de combat n’a pas changé de manière générale. Chaque touche d’attaque correspond à une partie du corps, à savoir le poing gauche, le poing droit, le pied gauche, le pied droit et c’est au joueur d’enchaîner des suites de coups tout en se déplaçant dans une des 20 arènes disponibles en trois dimensions. On peut donc avancer, reculer ou encore se déplacer sur les côtés. La musique de Tekken 7 est assez particulière, on passe parfois d’une musique calme et relaxante à une piste de fond techno très bruyante, elle ne plaira pas forcément à tout le monde. Mais Bandai Namco a le mérite d’essayer plusieurs genres musicaux (petit coup de cœur personnel sur les thèmes d’Infinite Azur et Duomo Si Sirio).
Mais en quoi ce nouvel opus se démarque-t-il de ses grands frères déjà sortis ? Eh bien, il se démarque grâce à l’apparition de nouveaux coups spéciaux venus étoffer le jeu.
À la longue liste de coups viennent à présent s’ajouter les Power Crusher, Rage Drive et Rage Art.
Les Power Crusher sont des coups ayant la propriété de ne pas être arrêtés par des coups haut et mid. Le Rage drive est un coup permettant d’enchaîner sur un combo, garder la pression et de renverser une situation lorsqu’il nous reste peu de vie. Le Rage Art quant à lui est une technique spéciale utilisable uniquement proche de la mort, provoquant une animation si elle touche et infligeant de très gros dégâts. Ces nouveaux ajouts sont les bienvenus et ne font qu’enrichir encore plus le déroulement des combats. Les retournements de situations se font plus fréquents et il n’est pas impossible de revenir dans la partie grâce à un Power Crush ou un Rage Art/Drive bien placé. Cela force l’adversaire à vous respecter lorsque vous êtes proche de la mort, sous peine de se voir infliger une punition monumentale et de voir sa victoire glisser sous ses yeux. Le bourrinage de coups n’est donc pas avisé et, si vous ne faîtes pas attention, vous mènera plus probablement à votre perte.
En parlant de bourrinage, la série Tekken est connue pour ses combats intenses et plus particulièrement pour la présence de combos infligeant des dégâts conséquents, notamment grâce au juggle (combo permettant de maintenir un adversaire en l’air). S’il est toujours possible d’infliger des dégâts notables (mention spéciale au Rolling Death Cradle de King), les possibilités de maintenir son ennemi en l’air ont été réduites. Combiné avec les nouveaux coups, il semble que Bandai Namco essaie d’éviter d’en faire un jeu où le gagnant est celui qui connait le combo le plus puissant et tente au contraire de favoriser les joueurs maîtrisant leurs déplacements, leur gestion de l’espace et la punition des coups ratés de son adversaire.
Il est également possible de personnaliser son personnage favori. Entre les différentes tenues et les objets, plus farfelus les uns que les autres, laissez le fashionista qui est en vous s’exprimer ! Le nombre d’éléments de personnalisation disponibles sont moins nombreux que sur Tekken Tag Tournament 2 mais reste tout à fait correct. Vous êtes également capables de changer le tableau d’affichage et le titre de votre profil de joueur, ainsi que le cadre ornant la barre de vie.
En vrac vous trouverez le mode arcade classique de tous les jeux de Tekken, un mode combat au trésor qui permet de débloquer les objets de customisation et un mode galerie reprenant toutes les cinématiques de Tekken depuis le 1er épisode jusqu’à maintenant, incluant même les vidéos issues des pachinko, les machines à sous japonaises. Ajoutez à cela un jukebox exclusif à la version ps4 qui permet de jouer les pistes des opus précédent et vous avez un aperçu global de ce nouveau titre.
En conclusion le jeu s’avère très fun, les combats sont dynamiques lorsqu’on prend le jeu en main. Les décors sont colorés, variés et se brisent sous l’impact de vos coups. Les animations des coups ont également été revues à la hausse, les impacts sont plus flashy; il y a aussi un close-up en slow motion lorsque les deux rivaux se frappent au même moment pour le coup final. Il n’est pourtant pas exempt d’imperfections. Le mode histoire laisse le joueur avec encore plus de questions que celles présentes au départ (qui ne sont pas toutes réglées). La recherche de partenaires en ligne peut parfois prendre quelques minutes et les détails au niveau de l’aspect graphique auraient pu être mieux travaillés, mais le jeu réussit avec brio la partie le plus importante, à savoir son système de combat. Plus étoffé que jamais, vous allez passer des heures à vous amuser, que ce soit en ligne pour obtenir le rang de Tekken God Prime ou avec des amis, dans votre salon, à vous affronter afin de prouver qui est le plus grand combattant de votre génération; voilà en quoi réside toute la force de ce jeu.
Graphismes : 7/10
Bande-son : 8/10
Durée de vie : 9/10
Gameplay : 9/10