Bienvenue à Alola !
Sortis le 23 novembre 2016, Pokémon Soleil et Pokémon Lune nous emmènent à Alola, une toute nouvelle région, où vous, fraichement débarqué de Kanto, vous lancerez dans le Tour des Îles !
Découvrez ce que nous en avons pensé !
Une région haute en couleur
Il faut bien le dire : les graphismes des jeux Pokémons ont fameusement évolué depuis Pokémon Rouge, Jaune et Bleu. S’ils s’étaient déjà révélés très réussis dans Pokémon X et Y, cette fois, ils ont atteint une qualité stupéfiante, qui met clairement en valeur le tout nouveau type de scénario. Couleurs éclatantes, soin apporté aux détails, transition fluide, carte fiable…
En bref, une finition qui arrive à la cheville de certains rpg plus « classiques » (parce que oui, Pokémon, c’est un rpg, bien qu’unique en son genre). Les décors sont mieux travaillés, plus fins ; une finesse qui se constate aussi dans le Pokédex, plus coloré et dynamique (organisé en pages regroupant les évolutions), et dans le menu, plus original que dans les versions précédentes, notamment avec l’ajout du Poké Loisir et de la Place Festival (dont le concept reprend celui de la Galerie Concorde de Noir 2 et Blanc 2 et le Navi-Fun de Saphir Alpha et Rubis Omega).
Un souci du détail qui va même jusqu’à la bande-son du jeu : les interjections des dresseurs sont plus authentiques (avec le champ de vision notamment), les sons de combats sont sympas, dynamiques et font clairement référence aux thèmes des premiers Pokémons. Un petit clin d’œil que les vieux de la vieille apprécieront à sa juste valeur.
Les interactions avec celui-ci sont d’ailleurs un peu plus organisées, à l’instar d’autres rpg, grâce à un bouton A permettant d’ouvrir les portes (ça évite de se prendre la porte en pleine face, voyez-vous), les barrières ou tout simplement de ramasser un objet ou d’entrer dans un trou de Rattata… Une petite amélioration somme toute très utile.
Une histoire bien ficelée
L’évolution dans le scénario s’était déjà fait sentir dans Pokémon X et Y. Dans Pokémon Soleil et Pokémon Lune, il est encore plus abouti. Première différence à noter : le décalage horaire, selon le choix de version. C’est vrai, on connaissait déjà le cycle jour-nuit, introduit dans la deuxième génération. Mais dans Pokémon Soleil et Pokémon Lune, on atteint une autre dimension, puisque les jeux sont organisés avec 12 h de décalage par rapport à l’horloge de votre console. Ainsi, l’heure est la même que dans le monde réel si vous jouez à Pokémon Soleil, mais sera décalée de 12 h dans Pokémon Lune.
Pour le reste, le scénario ne change pas. Le personnage principal quitte Kanto pour Alola, où il s’installe avec sa mère et le Miaouss de la famille. Après avoir fait connaissance avec le professeur Euphorbe et Lillie (l’assistante), vous partez adresser vos salutations au chef de l’île et à son petit-fils, Tili (qui sera un de vos rivaux par la suite) à Lil’i, le village voisin. C’est aussi là que vous recevrez votre premier compagnon et que vous commencerez votre Tour des Îles.
Au fur et à mesure de l’aventure vous rencontrerez la Team Skull (la bande de racailles du coin), la Fondation Aether et d’autres personnes farfelues, dont notamment un certain Nikolaï… Enfin, vous vous lancerez dans la toute nouvelle Ligue et en deviendrez le Maitre.
Des Pokémons en veux-tu en voilà !
Contrairement aux autres versions Pokémon, il n’y a somme toute que peu de nouveaux Pokémons (81). Le design de ceux-ci, plutôt réussi en règle générale, peut parfois se révéler un peu douteux. Les noms des Pokémons… non, vous voulez vraiment le savoir ? Comme pour le design, ils sont plutôt bien trouvés, à l’exception de quelques-uns. On remarquera d’ailleurs que ceux qui ont un design bizarre ont le nom qui va avec, étrangement (Bacabouh, Sovkipou, Tiboudet, pour ne citer qu’eux).
Les Pokémons légendaires, par contre, sont super originaux, aussi bien parmi les Gardiens des Îles que parmi les Ultra-Chimères. De plus, Cosmog (planqué dans le sac de Lillie pendant tout le jeu) est de type évolutif : il évolue en Solgaleo (version Soleil) ou en Lunala (version Lune).
Les starters, c’est comme les chatons, c’est mignon tout plein au début. Brindibou (plante/vol), Flamiaou (feu) et Otaquin (eau) sont adorables et intéressants, avec des statistiques et des types équilibrés, surtout dans leur évolution finale : Archéduc (spectre/plante), Félinferno (ténèbres/feu) et Oratoria (fée/eau).
Le pokédex se complète donc principalement avec des Pokémons provenant des autres générations dont certains sont capturables grâce au Scanner des Îles (QR-Codes) et dont d’autres ont bénéficié d’une forme et d’un type propre à Alola (Rattata, Goupix, Sabelette, Noadkoko, Ossatueur par exemple).
Alola, un paradis à pokédollars
En plus d’être une région très agréable à l’œil, où on ne se lasse pas des décors aussi variés que colorés, Alola est aussi un endroit où il fait bon vivre, où personne ne se prend la tête (sauf peut-être dans la Bataille Royale, où seul le plus balaise gagne). Les insulaires sont gentils, accueillants, prévenants. Presque trop en fait si on les compare avec les habitants des autres régions, qui passent pour de vrais radins à côté.
Ici, parfois en échange d’un petit service (demandé à la façon d’une quête annexe), les insulaires vous donnent des objets ou de l’argent, mais plus que généreusement. Par exemple, si vous enregistrez dans votre Motisma-dex le Pokémon demandé dans la « quête », vous recevrez une somme rondelette en récompense. En bref, aider votre prochain vous permettra d’être pété de pokédollars ! Sauf peut-être pour les accros au shopping, qui s’empresseront d’aller dévaliser les boutiques de fringues de l’archipel. C’est une façon comme une autre de faire tourner l’économie d’Alola…
Nom d’un Caninos !
Petite nouveauté : les Capacités Z. Grâce à une pierre Z, vos Pokémons peuvent utiliser une capacité spéciale en fonction de la pierre équipée (Aquazélite, Pyrozélite, etc.) et de leurs capacités. Mais attention, tout comme la Méga-Évolution, cet artifice ne sera utilisable qu’une seule fois par combat. Le principe est amusant et pratique surtout pour porter un coup critique à l’adversaire.
Les Poképhiles purs et durs et les joueurs de la première heure seront étonnés par ce changement dans leurs habitudes… En effet, à Alola, il n’y a pas d’arènes (terminé de se la péter avec les badges), pas de pension pour vos compagnons, pas de CS non plus, non non, tout ça, c’est fini. À la place des arènes, vous vous retrouvez confrontés aux épreuves des Capitaines, de la plus « normale » (vaincre le Pokémon dominant ou le Capitaine) à la plus farfelue (jeu des différences avec des Ossatueurs danseurs, safari photo dans un supermarché hanté, ou encore le ramassage d’ingrédients pour concocter une mixture innommable), où vous recevrez une pierre Z en lieu et place d’un badge en récompense de votre réussite de l’épreuve (une pierre par type, soit 18).
Autre changement drastique à Alola : pas de CS. Vol, Éclate-Roc, Force, Surf et les autres sont relégués à la catégorie CT. Mais alors, comment bouger un bloc ou surfer ? C’est là qu’interviennent les Poké-montures, au rôle ô combien similaires aux anciennes CS et invocables à souhaite grâce à l’Appel Montures. Un rocher vous bloque la route ? Appelez Tauros, il la réduira en miettes avec sa charge. Une envie de surfer sur les vagues ? Lokhlass vous transportera avec plaisir. Vous envoler vers d’autres cieux ? Appelez Dracaufeu ! Vous avez compris le principe. Ça permet aussi de ne pas se coltiner un Pokémon « boulet » juste bon à apprendre les CS utiles pour l’aventure (RIP mon cher Keunotor)… Notons tout de même que ces montures ne vous appartiennent pas, elles sont au service de la communauté.
Enfin, pas de pension Pokémon, ou du moins, pas comme d’habitude. Ici, il y a la garderie Pokémon, qui n’a pour but que la reproduction et la production à la chaîne d’œufs, et le Poké Loisir, où vos Pokémons peuvent, en fonction de la zone à laquelle vous les affectez, gagner de l’expérience (Îlot Biscoteaux), partir à la chasse au trésor (Îlot Farfouille), se relaxer dans une source chaude (Îlot Bubulle), cultiver des baies (Îlot Poupousse) encore sympathiser avec leurs potes sauvages et ramasser des Poké Fèves (Îlot Relax). Cette fonctionnalité est disponible au moment où vous recevez Dracaufeu en Poké Monture.
Sincèrement, si au début on est un peu déroutés par le concept, après un petit temps, on s’y fait et on apprécie. Une innovation intéressante qui mériterait d’être plus exploitée dans les prochains jeux…
Mais…
Jusqu’ici, cette critique était plutôt bien partie, c’est vrai. Mais, (et il y a toujours un mais) si l’histoire, les graphismes, les Pokémons (en règle générale) sont réussis, la difficulté du jeu est à revoir. Ceux qui auront connu les premiers jeux seront catastrophés de voir un jeu aussi facile… Les épreuves, originales, sont pliées en deux temps trois pokéballs. Les objets « cultes », comme la canne à pêche ou le Multi-exp, vous sont donnés, pouf comme ça. Les combats de dresseurs ne sont qu’une simple formalité, ils font presque partie du décor. Le Motisma-dex est tout simplement agaçant : il passe son temps à vous dire quoi faire et où vous rendre (on lui pardonnera ses jeux de mots pourris, ce n’est pas sa faute). Les rivaux, bien que sympa (Tili) ou teigneux (Gladio) ne vous en font pas voir de vertes et de pas mûres, au contraire des rivaux des premières générations. Les vilains (Team Skull et Fondation Aether) n’arrivent pas à la cheville de la Team Rocket, aussi bien au niveau du charisme que du look…
Mais où est passé le défi que représentait la collection des différentes cannes à pêche et qui nous en faisait baver ? Où est passé le plaisir de trouver, avec moult difficultés parfois, quel chemin il faut emprunter pour aller à la prochaine ville ? Où sont passés les super méchants ? Avant, jouer à Pokémon était une vraie aventure, pas uniquement du point de vue scénaristique, mais aussi dans tous ces petits détails qui ont fait sa renommée.
Autre point négatif, mais négligeable celui-là : les Capacités Z. Oui, on a dit avant que c’était pas mal trouvé, mais ici ce n’est pas sur le fond mais sur la forme qu’on met ce bémol. En effet, lorsque l’on active une Capacité Z, le personnage principal fait une chorégraphie à la « Power Rangers ». Oui, sauf que dans ce contexte, c’est parfaitement ridicule…