C’est en 2008 que Mirror’s Edge prend vie sur console de salon et, l’année suivante, sur PC. On y incarnait Faith, une jeune fille de 24 ans, messagère dans un monde futuriste ultra design. Ce jeu faisait la part belle au parkour urbain au milieu de gratte-ciels vertigineux. Malgré sa durée de vie assez courte et un scénario plutôt rachitique, le jeu a a reçu des critiques dithyrambiques de la part des joueurs, comme des professionnels. Le concept de Mirror’s Edge a inspiré bon nombre de productions dans des styles différents, on pense notamment à Dying Light. Le studio DICE, à qui on doit notamment la série des Battlefield, revient avec un reboot de la franchise sur console nouvelle génération. Le résultat est-il à la hauteur des attentes des fans ? Verdict dans notre test exclusif !
L’équipe de DICE a fait de son mieux pour améliorer les aspects décriés de l’épisode originel. C’est ainsi qu’on retrouve Faith, l’héroïne du jeu, avec un background scénaristique un peu plus étoffé. On en apprend un peu plus sur ce personnage charismatique, l’intrigue se concentrant sur son passé. Un passé qui surgit douloureusement dans le présent, alors que des événements mettent en péril le libre-arbitre de la population mondiale. Des enjeux énormes concernant la liberté individuelle emmèneront Faith au cœur d’un complot l’impliquant elle et son passé. Elle n’est heureusement pas seule. Faith sera aidée par divers groupuscules anti-gouvernementaux qui rêvent d’une vie libre de tout contrôle idéologique et politique. Le jeu aborde ainsi des thèmes comme l’endoctrinement, la manipulation idéologique et le faux masque de liberté que des multinationales malsaines souhaitent instaurer pour avoir la mainmise sur la population.
Les thèmes abordés sont très intéressants, mais déjà rencontrés dans des œuvres de science-fiction tels que le film Equilibrium, dans lequel le libre arbitre était contrôlé, non par un système technologique, mais par un sérum injecté quotidiennement. Faith est directement impliquée dans cette affaire qui lève le voile sur son passé et ses origines. On en apprend bien plus sur Faith dans Mirror’s Edge Catalyst que dans le premier épisode, dans lequel le personnage de Faith n’était que très peu développé en termes de personnalité ou d’histoire. On en apprend donc bien davantage à son sujet. Peut-être trop d’ailleurs, et ce, au détriment du scénario manquant de réelles surprises et qu’on oublie malheureusement assez vite malgré ses personnages charismatiques. Sans pour autant être dénué d’intérêt, le scénario n’est vraiment pas le point fort de Mirror’s Edge Catalyst.
En ce qui concerne l’univers dans lequel Faith évolue, DICE a vu grand, voire très grand ! On découvre ainsi un monde ouvert sous la forme d’une mégalopole impressionnante. C’est un des points que les fans du premier épisode attendaient avec impatience. Contrairement au Mirror’s Edge original, le joueur pourra donc choisir à son gré entre les différentes missions proposées. Ces missions se divisent en plusieurs catégories. Outre les missions principales du scénario, on retrouve des missions annexes auprès des personnages rencontrés mais aussi des courses contre la montre, des messages à délivrer en un temps record, ou encore des défis créés par d’autres joueurs. Ajoutez à cela de (trop) nombreux objets à collecter, de quoi passer de longues heures de jeu si la répétitivité ne vous effraie pas. En effet, les missions proposées se ressemblent malheureusement toutes. Quoi qu’il en soit, elles vous permettent de gagner des points d’expérience et ainsi acquérir des compétences actives ou passives en termes de mobilité, combat ou défense.
Parkour oblige, la plupart des missions consistent à aller d’un point A à un point B en empruntant les chemins les plus courts et battre ainsi le chronomètre. D’autres missions nécessitent de s’infiltrer dans une base ennemie ou de pirater un relais en fuyant le plus vite possible. En ce qui concerne les mouvements de Faith, le joueur aura l’occasion d’effectuer des sauts, double sauts, escalades, glissades, roulades, courses sur les murs, ou, plus tard dans la partie, de s’accrocher à des points via le grappin. Ce grappin est la grosse nouveauté de ce reboot, mais contrairement à Dying Light, il n’est utilisable que sous certaines conditions… Le sentiment de liberté est présent, mais un peu gâché par une rigidité au niveau du gameplay. Ce n’est malheureusement pas aussi fluide qu’escompté, et on se retrouve à devoir recommencer quelques phases pour des soucis de précision dans un saut sur une plateforme par exemple. Cette rigidité s’avère frustrante durant certaines parties, mais pas de panique ; globalement le jeu répond au doigt et à l’œil. Même constat dans les combats. Car oui, Faith aura aussi l’occasion de se battre, et ce souci de rigidité de gameplay s’y avère tout aussi contraignant, si bien que l’on préfère souvent fuir la zone que d’affronter les quatre types d’ennemis présents dans le jeu.
En ce qui concerne la forme, le level-design est une grande réussite, comme vous pouvez le constater dans nos captures d’écran. Le travail en termes de design et d’architecture est ultra poussé, conférant ainsi au titre une personnalité à part. Ce n’est pas vraiment varié, certes, mais le style ne laissera personne de marbre. Doté d’effets de lumière assez aguichants, Mirror’s Edge Catalyst nous fait oublier certaines textures qui sont plutôt grossières quand on y regarde d’un peu plus près. Globalement les environnements s’avèrent plutôt vides, la population déambulant dans les rues plutôt que sur les toits, on comprend mieux pourquoi on se sent plutôt seul d’un gratte-ciel à l’autre. En y pensant, on peut y voir la volonté des développeurs d’épurer au maximum l’environnement, preuve en est l’univers sonore du jeu. La bande-son est exclusivement composée de morceaux ambiants; voire chillwave. Le tout est ultra aérien, un vrai plaisir auditif pour les amateurs de musiques électroniques très chill, relaxantes, et qui collent au final très bien au jeu. Il n’y a pas que le bruit ou les compositions très élaborées qui marquent une personne, je fais surtout allusion à l’ambiance musicale du jeu. Mais ça semble malgré tout très vide, les bruits de pas de Faith accompagnant le joueur durant l’intégralité de l’aventure. Les doublages sont très corrects sans casser des briques, ça reste dans le crédo de qualité signé Electronic Arts, mais sans plus.