Dontnod est le studio français à quoi on doit le très sous-estimé Remember Me, un jeu d’action futuriste reprenant les bases de gameplay de Batman en matière de combats mais qui délivrait un univers original qui n’a malheureusement que peux marqué l’esprit des joueurs. Après un redressement judiciaire annoncé fin 2014, Dontnod revient sur le devant de la scène avec le très acclamé Life Is Strange. Passons en revue l’intégrale des épisodes de Life is Strange.
Life is Strange est un point’n click décliné en 5 épisodes sortis individuellement durant l’année 2015. Le succès ayant été au rendez-vous, pour le plus grand bonheur de Dontnod ( et leurs huissiers…), Square Enix a décidé de sortir l’intégrale des 5 épisodes de Life is Strange en format boite sur Playstation 4, Xbox One et PC !
Vous incarnez Maxine ( dont le surnom androgyne est Max ), de retour dans son village d’enfance, notre adolescente de 18 ans est en dernière année dans son collège typiquement américain où la popularité de l’un fait de l’ombre à l’autre. Mais Max ne se soucie pas de ce genre d’enfantillages, elle préfère flâner avec son fidèle appareil photo pour capturer les clichés qui l’inspirent. Et en terme de clichés, le jeu en est bourré ! La plupart des hommes veulent du mal aux femmes ( que cela soit le beau père de votre amie Chloé, le directeur de l’école, le professeur de photographie, les camarades de classe… A part son ami Warren, personne n’est épargné ), les sportifs sont débiles, avoir de l’argent est d’emblée un signe maléfique, adopter un style punk pour défier la norme est en soi une norme. Bref, à trop vouloir éviter les clichées, on tombe dans un maelstrom de portrait psychologiques peu convaincants et très dans la norme actuelle.
Max surprend son ami d’enfance, Chloé, dans une violente dispute avec le fils de riche dealer du coin dans les toilettes de l’école. Le camarade de Max tue Chloé mais Max découvre qu’elle peut manier le temps à volonté pour modifier les événements temporels. Chloé remercie Max et regretter qu’elle n’ai pas été là pour découvrir ce qui s’est passé à Rachel, la magnifique et populaire amie de Chloé, disparue depuis de longs mois. S’en suit une enquête pour savoir où est Rachel et ce qui lui est arrivé ! Point de départ d’une longue enquête semée de rebondissements peu convaincants et prévisibles, teintés de moments tantôt émotionnels ou philosophiques d’une platitude affligeante et maintes fois abordés : la drogue, le deuil, l’écologie, l’effet papillon, la perversion masculine, les relations sentimentales ( le jeu vous incite un peu trop à avoir une relation amoureuse avec votre amie Chloé, c’est dans l’air du temps. On aurait aimé un peu plus d’originalité ). Le jeu transpire les influences en terme de jeux vidéo ou de cinéma : Juno, L’effet Papillon, Twin Peaks,
Le jeu se résume à observer votre environnement en quêtes d’indices et de petites énigmes où la manipulation du temps sera primordiable pour vous sortir des situations les plus délicates. Même concept pour les dialogues, vous avez le choix entre plusieurs questions à poser à vos interlocuteurs, en cas de mauvais choix ou si vous désirez tirer les vers du nez de ceux-ci, il suffit de remonter le temps et de choisir une autre question ou d’en poser une fraîchement débloquée. Le concept est plutôt bon mais lassant après une dizaine d’heure de jeu. A savoir qu’il faudra malgré tout faire très attention à vos choix de dialogues car une vraie influence s’opère sur la progression de Max durant le jeu en fonction des choix que vous avez effectué avant.. L’effet Papillon nous pousse à nous interroger en permanence, notamment sur le dénouement qui à coup sûr ne plairai pas à tout le monde..
Life is Strange possède une vrai patte artistique avec de superbes graphismes penchant vers un aspect comics dans certaines séquences. Certains panoramas sont à couper le souffle et un superbe travail sur l’éclairage a été peaufiner pour mettre en avant des détails du décor. Le jeu n’accuse aucune chute de framerate ou de bugs, le tout est parfaitement maîtrisé et cohérent. Les animations labiales restent malgré tout mornes ainsi que les expressions faciales qui s’avèrent peu convaincantes. Le tout est rattrapé par le bande son fantastique du titre, composée principalement de folk indé, de post rock et ses superbes boucles de guitares, mélancoliques et intimistes, procurant une ambiance incroyable à ce titre, excellent en soi mais dont certains aspects pourrait rebuter les joueurs qui ont un certain tropisme pour les relations sociales et le petit théâtre de la vie.