Il a fallu pas moins de 5 ans pour que Bethesda ponde un nouvel épisode de sa saga post-apocalyptique : Fallout ! Fallout 3 avait su convaincre les joueurs mais surtout le stand-alone qui s’en suivit : New Vegas, un titre réalisé par Obsidian, un studio créée par Black Isle Studios. Ce nom vous parait familier ? En effet, ce sont les créateurs des deux premiers épisodes de la saga Fallout, la base. Bethesda reprend le relais pour ce quatrième épisode, malgré l’excellent travail d’Obsidian sur New Vegas, un choix douteux et plutôt inquiétant pour le joueur aguerri. Craintes fondées ou hit en puissance pour Fallout 4 ? Verdict dans notre test exclusif, les amis !
Fallout 4 ne plonge pas directement le joueur dans les Terres Désolées, vous aurez l’occasion pour cet épisode d’entrevoir le monde tel qu’il l’était avant que la nuée de bombes viennent réduire la vie paisible des habitants au néant. Mais malheureusement, c’est un peu bref pour pouvoir profiter de cette délicieuse ambiance empruntée aux fifties, avec ses décorations typiques et ses musiques intemporelles ( car oui, les musiques de Fallout au même titre que Bioshock vont vous rester un bon temps dans le crâne pour le peu que vous soyez un minimum sensible aux sons de l’époque ). Cela aurait été peut être plus immersif de pouvoir flâner dans ce village paisible, s’imprégner un peu plus de l’atmosphère d’antan et prendre pleinement conscience de ce que notre personnage a perdu. Malgré un excellent éditeur de personnage ou vous pourrez créer avec précision le faciès que vous souhaitez et aussi choisir votre sexe et attribuer vos points de compétences S.P.E.C.I.A.L . On ne peut pas dire que l’immersion soit totale dans Fallout 4, à cause, en grande partie à une narration en dents de scie. Une impression qui persiste tout au long du jeu par le biais de rencontres, certes certains intéressantes mais rien de transcendant. Jadis vos actions, positives ou négatives, avaient une réelle répercussion sur le reste de votre aventure et vos relations avec les personnages rencontrés. Vous n’avez pas l’occasion de devenir un parfait renégat sans foi ni loi, rendant au final les choix de dialogues plutôt plats et sans grand intérêt. Bethesda a préféré une casualisation du titre, vous rameuter un panel de joueurs plus important au détriment d’une expérience bien particulière à la Fallout et c’est bien dommage , le joueur est privé de liberté, cloîtré dans un monde où l’écriture et la mise en scène est au rabais.
Cette volonté de plaire à un maximum de joueurs se ressent aussi dans les quêtes, que cela soit dans le scénario principal ou dans les quêtes secondaires, on rencontre des qualités d’écritures bien différentes où le côté irrévérencieux est mis de côté, la tyrannie du politiquement correct a pris ses marques dans le jeu et mets un coup dur dans l’immersion d’un monde post-apocalyptique où le désordre règne en maître. Les aficionados de jeux de rôle remarqueront tout de suite la supercherie des dialogues, où les tentatives de semblants de choix se réduisent au néant quand vous remarquerez que la plupart du temps le jeu vous pousse au combat comme dénouement final à la plupart des dialogues. Pointe de déception aussi dans l’arbre de compétences mélangeant désormais les points S.P.E.C.I.A.L, le système est beaucoup plus simple, voir simpliste et démontre une nouvelle fois la volonté de Bethesda d’élargir au maximum son public de gamers, rendant le jeu beaucoup plus abordable que les épisodes précédents.
Techniquement Bethesda n’a pas sorti le grand jeu, soyons francs ! Le moteur à l’origine de Skyrim, lui même adapté à partir du moteur de Morrowind ( 2002 …) n’est pas en grande forme et n’apporte rien en soit, dépassé et mal optimisé, le tout est loin d’être magnifique. Certes, malgré les améliorations du moteur, certains paysages extérieurs sont jolis, mais les décors et textures internes des bâtiments laissent vraiment à désirer. Des bugs apparaissent de temps à autre mais pas de quoi gâcher l’expérience de jeu. Car oui, malgré ses défauts techniques et ses textures graphiques très discutables, même en Ultra, le jeu s’avère être doté d’une très bonne patte artistique, conférant à Fallout 4 un univers riche qu’il fait bon d’explorer durant des heures ! On se prend à flâner sur ce champs de désolation plutôt mais très varié, émerveillé par le travail artistique et non le travail technique. Mais cela reste juste une question de temps avant que la communauté de joueurs développe des mods graphiques impressionnants, à la manière de Skyrim où certains mode frôlent le photo-réalisme ! Nettement moins réaliste cette fois, les doublages français sonnent plutôt creux, les doublages anglais s’en sortent un peu mieux sans pour autant rehausser une narration et mise en scène sous exploitée et peu immersive. Les musiques elles, font la part belle aux années 50 et composent une bande-son collant parfaitement à l’univers de Fallout. Les nostalgiques y trouveront donc leur compte en terme de musique.
In game, les armes sont bien mieux optimisées que par le passé et ajoute un peu plus de dynamisme. Fallout 4 fait la part belle aux variétés d’armes, de la tronçonneuse aux missiles balistiques, le choix est conséquent, pour le plus grand bonheur des joueurs, vous aurez l’occasion de vous défouler comme bon vous semble ! En effet, exit les détériorations de vos armes comme dans les précédents opus ou plus globalement dans la grande partie des RPG. A noter l’apparition d’armures gourmandes en énergies mais ayant des caractéristiques non négligeables, surtout quand la pluie radioactive point le bout de son nez ! Mais un système de craft intéressant ainsi qu’une personnalisation des armes poussées vous feront bien vite oublier ce détail. Vous aurez l’occasion aussi de construire des petits bases aux quatre coins de la map, vous assurant ainsi d’être à l’abris avec fidèle chien dont l’utilité oscille d’une situation à l’autre, nous n’avons pas été convaincus de son intérêt.