Deus Ex: Mankind Divided – le test !

Deus Ex: Mankind Divided est un jeu paru le 23 août 2016 et développé par Eidos Montreal. Il s’agit d’un FPS à la sauce RPG technologique qui nous emporte, une nouvelle fois, dans un monde fait d’entourloupes politiques et de luttes idéologiques. Les thèmes sont forts et confrontent le joueur avec des problématiques bien réelles à travers le prisme de la fiction. Mais qu’en est-il du jeu ?

Tout d’abord, il faut noter que Deus Ex: Mankind Divided est une suite. Et pas une suite bateau pour laquelle jouer au titre précédent importe peu. Ici, l’histoire de Deus Ex Revolution est centrale et sert de base pour le présent volet. Mais pas de panique ! Les développeurs ont eu la bonne idée d’implanter une cinématique de plus ou moins 10 minutes qui nous met (ou remet) dans le bain.

En effet, je dis « remet », car, point du vue scénario, le jeu envoie du pâté crème. Les idéologies s’entremêlent, les différents groupuscules sont nombreux et les relations entre ceux-ci sont relativement complexes, et l’histoire n’est pas des plus simples à comprendre.

Après les évènements du précédent volet, les humains ont perdu confiance dans les augmentés (personnes ayant subi des augmentations technobiologiques), alors que ce n’était déjà pas la joie au départ. Rejeté de tous, Jensen décide de rejoindre une division antiterroriste et se retrouve, une fois encore, au centre d’un complot d’une ampleur démesurée. À partir de là, le scénario se déploie d’une manière assez constante et parvient à maintenir les joueurs en haleine.

Le jeu s’attaque à des problématiques très actuelles comme le terrorisme, les manipulations médiatiques, voire génétiques. Ces thématiques sont plutôt bien abordées. En effet, dans le monde de Deus Ex, personne n’est vraiment blanc ou noir. Tout le monde a ses propres motivations et sa manière de voir le monde, et Deus Ex: Mankind Divided nous permet de véritablement prendre les différentes perspectives en considération. Va-t-on aider un groupe de journalistes rebelles qui tentent de dénoncer les agissements des agences de presse principales (à la Nordpresse contre Sud-presse), ou encore un groupe de hacktivistes, ou va-t-on les atomiser juste pour le plaisir ? Le jeu développe les motivations des différents groupuscules avec plus ou moins de finesse et, si l’on prend la peine de réfléchir un peu loin, permet une vraie réflexion sur des thématiques importantes.

Les nombreux personnages et factions possèdent tous une personnalité bien marquée et permettent d’apporter une vraie variété au sein du gameplay. En effet, au vu de toutes les approches possibles pour remplir les objectifs, le joueur choisira probablement son modus operandi en fonction du personnage qu’il a en face de lui. On prendra ainsi grand plaisir à tataner ceux qui nous prennent de haut, et à aider ceux qui nous sont sympathiques.

Les graphismes de Deus Ex Mankind Divided sont respectables et ne nous en mettent plein la vue qu’à certains moments. En effet, même si certains effets de lumière sont parfaitement réussis lors des phases qui se déroulent à l’intérieur de bâtiments, les graphismes paraissent le reste du temps un peu daté. De plus, l’expérience visuelle est ternie par quelques bugs graphiques occasionnels, en tout cas, sur la version PC.

Pourtant, la direction artistique est d’une excellente qualité une fois encore. L’ambiance visuelle et l’univers sont parfaitement cohérents et auraient permis une excellente immersion s’ils n’étaient pas occultés par une kyrielle de bugs en tout genre.

À dire vrai, la version pc peut se révéler catastrophique. En effet, on note de nombreux bugs graphiques et autres, notamment pendant les cinématiques. On se retrouve ainsi à suivre notre personnage/OGM occupé à parler avec une collègue quand il se met tout à coup à traverser des PNJ qui popent aléatoirement pendant les cinématique… D’ailleurs, on note aussi pas mal de clipping pendant celles-ci.

Pendant ma partie, il m’est également arrivé de devoir charger ma partie deux ou trois sauvegardes en arrière parce qu’un bug d’affichage s’était « glissé » sur mon écran, comprenez qu’une phrase en orange et en gras me cachait une bonne partie de la vue. Cette phrase, ayant été sauvegardée en même temps que toutes les autres données, ne partait même pas quand je quittais le jeu et que je chargeais à nouveau ma partie.

Les bugs linguistiques sont également légion. Par exemple, en activant les sous-titres intralinguistiques, je me suis rendu compte qu’ils ne correspondaient pas toujours aux paroles des personnages. J’ai ainsi eu droit aux dialogues de la suite de la quête que j’étais en train de prendre auprès d’un PNJ alors que je n’avais même pas fini la première partie.

Ce style de bugs peut donner l’impression aux joueurs PC que leur version n’a pas reçu autant d’attention lors de l’optimisation que les versions consoles, et à raison ! Pour un jeu AAA, il est vraiment dommage de devoir subir ce genre d’inepties.

Concernant le gameplay, il est très semblable à celui de son prédécesseur ; même système de déplacement et de couverture, même système de progression, etc. D’ailleurs, la progression, parlons-en ! Il s’agit (presque) du même arbre de talent. Je me demandais comment les développeurs allaient s’y prendre pour justifier une progression à partir de zéro. Eh bien c’est assez clair : un bug ! Ohlala, Jensen, c’est pas de chance, il y a un bug dans le programme, tu vas devoir tout recommencer depuis le début du coup ! Inutile de dire que c’est un peu bateau…

La bande-son est d’assez bonne facture, bien qu’elle souffre parfois d’optimisation assez inégale. De temps à autre, le lyp-synching laisse vraiment à désirer, et les personnages continuent de parler alors que la phrase est terminée. De plus, certains doubleurs sont totalement à côté et nous offrent des personnages loin d’être convaincants. Par exemple, une hackeuse que l’on rencontre au début du jeu s’exprime de manière si étrange qu’on a l’impression d’avoir affaire à une enfant de 5 ans. Certaines de ses répliques sont simplement ridicules et sortent tout bonnement le joueur de l’immersion.

Jensen est toujours doublé par Éric Aubrahn qui a notamment doublé Alan Wake, Michael Corleone dans le Parrain et le Parrain 2, ou encore Dorian Pavus dans Dragon Age Inquisition. Comme d’habitude, il remplit parfaitement son contrat avec un doublage d’une très bonne qualité. L’intonation de Jensen est crédible et devient presque une marque de fabrique des Deus Ex.

La musique quant à elle est assez plaisante, sans être incroyable. Elle rythme assez bien le jeu mais peut parfois induire le joueur en erreur. En effet, de temps à autre, la musique change et donne l’impression qu’on a été repéré, alors que ce n’est pas du tout le cas. Les bruitages, par contre, manquent parfois un peu de peps, un peu comme dans le précédent opus ; certaines armes sonnent plus comme un pétard qu’autre chose.

Deus Ex reste un bon jeu, même si l’optimisation du titre laisse vraiment à désirer. L’histoire est captivante, le monde, cohérent, et l’OGM principal, toujours aussi classe. Ne reste plus qu’à attendre les nombreux patch à venir qui corrigeront la pléthore de bugs qu’on nous sert sur un plateau en terre cuite.

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