Ce nouvel arrivant de la famille PS4 n’est cependant pas un petit nouveau, au sens propre du terme. En effet, ce jeu de plateformes coloré est auparavant sorti en 2008 sur Wii, puis sur 3 DS et Steam, avant de se décliner en deux suites, Blob 2 et 3 (pour les connaisseurs, une version PS3 existe).
En somme, il ne s’agit que d’un portage d’un jeu plus ancien, certes, mais nous avons tout de même tenu à tester cette version PS4. Alors, partez avec nous pour une révolution riche en couleurs !
Sortez vos pots de couleur !
Le principe du jeu est simple : vous incarnez Blob, une sorte de slime qui peut prendre n’importe quelle couleur en sautant sur des pots de peinture (appelés points de peinture, 100 max), et devez rendre ses couleurs à Chroma-City, assiégée par le redoutable Noir et ses sbires achromes. Aux côtés de vos trois amis, renversez l’envahisseur et ramenez la couleur à Chroma-City… en musique !
Le jeu compte au total 10 niveaux, correspondant chacun à un quartier de la ville, plusieurs missions à remplir (obligatoires et annexes), et près de 150 récompenses, sur fond de révolution en faveur de la liberté d’expression (la dictature et la censure, c’est mal) ! Pas de véritable « scénario » donc, simplement une suite de petits tableaux narratifs (façon BD); le seul but du jeu est d’éliminer Noir, le dictateur colérique au képi noir, qui n’est pas sans rappeler certains personnages réels de la Guerre froide. Une fois la reconquête terminée, il vous faudra défendre la ville contre un retour de ce vil personnage !
Chaque niveau se divise en plusieurs zones, qu’il vous faut débloquer en atteignant un certain score dans le temps imparti (vous pouvez « gagner » du temps en réussissant des missions ou en tuant des ennemis). Bref, colorez d’un bond (ou plusieurs, c’est vous qui voyez) les bâtiments, les monuments, les affiches, les tuyaux, les habitants, les murs, TOUT, afin de faire péter le score ! Pour gagner plus de points et faire résonner le bon son (dépendant de l’humeur de blob, à choisir au début de chaque niveau), il faut varier le nombre de couleurs utilisées pour peindre une rue ou un ensemble de bâtiments, plus il y en a, mieux c’est… Les graphismes sont donc plutôt « minimalistes », tenant plus du design bande-dessinée que d’un graphisme criant de réalisme, ce qui donne un côté assez funky au jeu (bien qu’on aurait apprécié un peu plus de détails et de profondeur parfois que simplement un rectangle avec des petits ronds en guise d’immeuble).
En outre, plusieurs missions sont disponibles, certaines obligatoires (sinon vous restez bloqués dans le quartier), d’autres non. C’est à vous de voir ensuite si vous souhaitez peindre à 100 % la zone et compléter toutes les missions ou avancer un peu dans le jeu et y revenir plus tard. N’espérez donc pas un jeu avec une très longue durée de vie, mais plutôt un jeu à déguster à l’occasion, et de préférence entre amis avec le multijoueur (plutôt sympa).
Un bond… décevant
Le jeu est donc assez facile, sans réel challenge, si ce n’est celui proposé de temps à autre dans les missions obligatoires (surtout à cause du chronomètre, pas vraiment des compétences et de l’ingéniosité requises pour les remplir) et très peu maniable. Blob, qui ne fait que bondir et rouler, a tendance à s’écraser contre un mur, alors qu’on aurait préféré pouvoir le faire rebondir de mur en mur (pas très réactif l’animal) ou varier les figures de style. Les missions sont en prime toujours les mêmes : vous éliminez des cibles imposées par Bif, colorez des bâtiments et des monuments choisis ou suivez les balises dans les « courses ». Rien d’autre, pas de variété, au plus simple donc… parfois trop, ce qui a le don d’agacer, et donne surtout envie de se contenter des missions obligatoires et de faire l’impasse sur les missions annexes !
Quant aux ennemis, rien de bien fameux non plus. Les sbires gris qui arpentent rues et places de la ville pour vous faire voir la vie en noir et blanc (ce qui, soit dit en passant, vous empoisonne sérieusement) sont loin d’être redoutables, et ce malgré leurs équipements à la pointe de l’achrome-technologie, depuis la moto au char à encre.
À part faire « blaaah » en vous courant après et « sprotch » quand vous les écrasez, hé bien… ils se révèlent tout à fait inintéressants. En vérité, on peut parfaitement les éliminer en deux temps trois mouvements (Boss excepté, qui est anormalement difficile par rapport au reste !). On est bien loin du Dr « Spoutnik » de Sonic, qui lui a du mordant !
La musique aux accents « cubains », funk, est assez limitée, car c’est en fonction des sauts colorants de Blob que vous la faites jouer. Au moins, c’est entrainant, et on regrette un peu de ne pas l’entendre directement, en continu, en bruit de fond, plutôt que comme le résultat d’une action. Les bruitages sont aussi assez limités : « plouf », « bong », bref les onomatopées classiques. On pourrait dire que ce jeu est destiné à un public jeune (voire très jeune) plutôt qu’à des mordus des jeux de plateforme, qui préfèreront sans aucun doute un bon Mario ou Sonic à ce pauvre Blob.