Très attendu par un paquet de fans de l’époque GameCube, Resident Evil 4 revient dans un remake qui semble proposer une expérience qui tranche avec son opus original. L’attente en valait-elle la peine ? Verdict dans notre test, les amis !
Ces dernières années, Capcom s’est décidé à ressortir une partie de sa franchise à coup de remake ! Après les deux excellents remake de Resident Evil 2 et 3, Capcom a décidé de mettre de côté l’opus Veronica X (ce qui est assez dommage) pour se concentrer sur Resident Evil 4 ! Un épisode très spécial dans la franchise car il tranchait un peu avec les environnements urbains, ainsi que le manoir du premier opus.
Un quatrième épisode qui met aussi beaucoup plus l’action au premier plan, tout en écartant un peu plus la nature de » morts-vivants » pour se concentrer sur d’autres symptômes liés à ce mystèreux mal issu d’une exploitation minière dans l’Espagne la plus profonde.
En effet, le jeu se déroule en Espagne et on incarne Léon Kennedy, envoyé sur place afin d’enquêter sur la disparition d’Ashley, la fille du président ! Mais à peine avoir posé les pieds dans la zone que les choses tournent mal ! Loin d’être un mauvais scénario, on ne peut pas dire non plus qu’il soit exceptionnel. Capcom a pourtant réussi à rajouter un peu plus d’intérêt et de profondeur via de nouvelles cut-scenes et de nouveaux dialogues !
Ce ne sont pas des ajouts anodins qui ont un but de remplissage, le scénario se voit ainsi plus intéressant, ainsi que ses personnages ! En effet, Léon va rencontrer bon nombre d’ennemis, mais aussi des amis ! Des personnages assez superficiels dans le jeu original et qui se voient ainsi influer une vraie âme avec des sentiments, des objectifs, des tenants et aboutissants !
Le gameplay ultra rigide laisse désormais place à une approche contemporaine. Leon peut désormais tirer en bougeant et il est beaucoup plus flexible qu’auparavant ! On peut aussi désormais se faufiler derrière un ennemi pour lui asséner un coup fatal, mais il faut avouer que ça reste très gadget ! Seules quelques zones prévues seront disposées à accueillir vos envies d’assassinats discrets, c’est dommage !
Bien sûr, l’achat de nouvelles armes et d’améliorations est au cœur de jeu, au même titre désormais des défis annexes que l’on ramasse sur les murs symbolisés par des feuilles bleues ! Des defis plutôt fun et qui permettent d’obtenir des pierres à échanger contre des éléments d’armes, des cartes au trésor et autres objets rares. Bien sûr, un paquet d’objets seront protégés par des énigmes et puzzles toujours aussi efficaces et plaisant à faire !
Le jeu propose une bonne variété d’armes, du pistolet de poing au lance-roquettes en passant par les fusils automatiques, snipers, shotguns et autres outils de déversement d’hémoglobine en quantité industrielle. Les mécanismes de gameplay durant les combats ont évolués aussi, notamment avec l’utilisation plus poussée du couteau de combat. Ce dernier permet ainsi de contrer un coup si on appuie au bon moment sur R1. Un moment qui est représenté par une icône en bas à droite, mais qu’il est extrêmement difficile de voir en pleine action, il faudra donc s’entraîner pour maîtriser cet ajout qui dynamise un peu plus les combats.
Autre détail de taille, les ennemis sont beaucoup moins prévisibles, alors qu’un seul tire bien placé à la tête permettait d’assommer et infliger un coup de pied à l’adversaire, il faudra désormais plusieurs coups, sans jamais être sûr du nombre ! En général les combats sont grisants, mais les boss sont peut être un peu trop classiques : on court pour éviter les coups, on frappe au bon moment et on recommence.
Autre amélioration, les phases où Ashley nous accompagne, l’IA est beaucoup plus intelligente et Ashley n’est plus un boulet ! Elle répond très bien aux ordres qu’on lui donne et meurt moins bêtement qu’avant. Mais ne pas mourir bêtement ne signifie pas mourir tout court ! En effet, malgré les améliorations d’IA, il est plus difficile de la protéger car la difficulté a été augmentée.
Il y a beaucoup de phases de courses-poursuites ou vagues ennemis dont l’objectif sera de rester en vie, à côté des jump screams et pièges qui ponctuent le jeu ! Le rythme du jeu est ainsi bien maîtrisé, même si il faut avouer que le palpitant reste élevé tout au long de vos parties.
Car en effet, comme souvent avec les jeux Resident Eveil, la première partie n’est qu’une porte vers d’autres runs dans des difficultés différentes afin d’accomplir des défis qui permettent d’obtenir des bons comme des munitions illimitées sur certaines armes dans votre prochaine partie, par exemple. Une mécanique qui existe depuis longtemps dans la franchise et qui est tout aussi efficace, même constat pour les stands de tirs qu’on retrouve chez le marchand et qui permettent là aussi d’obtenir des bonus intéressants.
On trouvera donc de quoi s’occuper, même si en ligne droite on peut finir une première fois le jeu en un week-end !
Visuellement, ce remake propose deux modes : un qui privilégie la résolution et l’autre la fluidité. Possèdant une TV LG prévue pour les consoles qui embarquent du HDMI 2.1, je dois avouer que le mode résolution élevée n’a pas changé grand-chose à la fluidité, ça reste très agréable, ce n’est pas saccadé. Bien que le moteur graphique ait quelques années à son actif, le jeu est sublime !
Les décors fourmillent de détails, c’est fait avec bon goût, tout paraît cohérent, comme si c’était tiré de vrais lieux. Mais comme nous sommes en 2023, il devient de plus en plus difficile de distinguer un élément important dans un jeu par rapport au décors. Ainsi, les développeurs ont choisi de mettre de la peinture jaune sur les boîtes qui contient des collectibles, ainsi que certains éléments avec lequels on peut interagir. On s’y fait aussi vite, certes ce n’est pas esthétique, mais je pense que les scans classiques de beaucoup de jeux ne sont pas forcément plus magnifiques.
En termes de direction artistique, le jeu nous avec intelligence les premiers opus avec Resident Evil 7 er Village, aux ambiance bien plus glauques et pourrissantes. Un aspect dégueulasse, mais imbriqué avec le côté rococo et grotesque des super vilains, surtout par rapport à Village. On reconnaît ainsi directement cette patte artistique, surtout dans la deuxième partie du jeu, dans l’énorme château de Salazar. Des salles aux splendeurs teintées de putréfactions. C’est sublime et cohérent avec la franchise dans sa globalité, on en redemande à chaque pas ! Le bestiaire proposé est sans doute un des plus varié de la franchise, avec ses propres caractéristiques, attaques et points faibles !
Il faudra donc utiliser son cerveau et les armes appropriés afin de venir à bout de ces dernières, surtout que le jeu s’avère assez difficile et toujours aussi avare en munitions ! La modélisation des ennemis et leurs animations sont bien travaillés, mention aux expressions faciales qui rendent vraiment les habitants du coin extrêmement convaincants en termes de rictus horrifiques ! Les décors sont variés, les effets de lumière sont maîtrisés, seule la pluie ne réussit pas à convaincre.
L’ambiance sonore n’a pas été oubliée, loin de là ! Le jeu propose un son en 3D assez bluffant, aussi bien au casque que sur la chaîne hifi ou directement de la TV, c’est ultra impressionnant ! On arrive à discerner les différentes couches sonores pour déterminer la distance et l’orientation des râles, froissements, murmures et autres petits bruits qui donnent froid dans le dos !
Les thèmes musicaux sont maîtrisés et ne noient pas les bruitages et dialogues. Des dialogues plus nombreux et dont le doublage francophone est plutôt solide sans être non plus incroyable. J’ai personnellement préféré la version originale, même si la version francophone en a dans le ventre, notamment au niveau de l’interprétation !
En conclusion, ce remake de Resident Evil 4 parvient à faire encore mieux que les précédents remake de la franchise avec sa maîtrise de gameplay renouvelé, une refonte graphique et sonore intégrale ainsi que sa narration et scénario remanié. On a clairement le remake que méritait ce classique vidéoludique ! Bravo à Capcom pour ce résultat et on ne peut que rêver d’avoir un remake de Dinocrisis, vue les résultats très réussis des derniers remake Capcom. Bref, Resident Evil 4 arrive à s’imposer à nouveau dans le monde des survival-horrors.