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Farming Simulator Signature Edition – Le Test !

Le lancement de la Nintendo Switch 2 a apporté son lot de promesses techniques, et Farming Simulator Signature Edition se positionne comme le crash-test idéal pour mesurer les capacités de la machine. Fini l’époque des versions « Switch Edition » qui n’étaient que des portages allégés ou des déclinaisons mobiles renommées. Ici, GIANTS Software propose une version « Signature » qui se veut le pont entre la mobilité et la puissance des consoles de salon. Le titre nous parachute dans une simulation agricole totale, intégrant pour la première fois sur une console Nintendo des mécaniques complexes comme la déformation du terrain, la gestion avancée de l’eau pour les rizières et une flotte dépassant les 400 véhicules sous licence. L’enjeu est de taille : prouver que l’on peut gérer une exploitation de plusieurs centaines d’hectares entre ses mains sans que la console ne rende l’âme. Pari réussi ? Verdict dans notre test, les amis !

 

Scénario

Bien que la série ne soit pas réputée pour ses intrigues shakespeariennes, cette Signature Edition tente d’insuffler un peu plus de vie via un mode « Héritage ». Le scénario, si on peut l’appeler ainsi, vous place dans la peau d’un jeune agriculteur reprenant l’exploitation vieillissante de son grand-père. Ce prétexte narratif sert de fil rouge pour introduire les nouveaux personnages non-joueurs (PNJ) qui habitent les trois cartes disponibles : Riverbend Springs (USA), Zielonka (Europe centrale) et Hutan Pantai (Est Asiatique). Ces PNJ ne sont plus de simples statues ; ils vous confient des missions scénarisées qui vous forcent à explorer des facettes du gameplay que vous auriez pu ignorer, comme la sylviculture ou la production de denrées transformées. On suit ainsi une progression logique, passant de l’humble producteur de blé à un véritable magnat de l’agro-industrie gérant des chaînes de production complexes (moulins, boulangeries, usines de textile). La narration reste discrète mais efficace pour briser la monotonie des débuts de partie.

L’arrivée en Asie apporte une touche d’exotisme bienvenue avec une trame légère autour de la culture du riz, demandant une approche totalement différente de la gestion des sols. Ce « scénario » de vie est d’autant plus crédible que le jeu intègre désormais des événements météo plus dramatiques, comme des tempêtes ou des inondations, qui viennent bousculer votre routine et créer des enjeux immédiats. Ce n’est pas une histoire à suivre de bout en bout, mais plutôt une multitude de petites anecdotes qui se créent au fil de vos succès et de vos échecs financiers. On vous conseille de commencer par Riverbend Springs qui est plus propice aux novices et dans lequel on est plus facilement pris par la main dès le début. Cette Signature Edition est à notre sens le meilleur épisode pour découvrir cette licence avec ses PNJ et tutoriels plus accueillants.

Gameplay

Le gameplay de cette version Switch 2 est une réussite surprenante, car il ne sacrifie presque rien à la version PC. La grande nouveauté réside dans la gestion de la physique des sols. Pour la première fois sur portable, on ressent la résistance de la terre lourde sous les roues du tracteur. Le labourage n’est plus une simple texture que l’on remplace, mais une véritable interaction physique où les pneus s’enfoncent et patinent si le sol est trop humide. La culture du riz, grande star de cet opus, introduit une gestion de l’eau inédite : il faut inonder ses champs, surveiller les niveaux et utiliser des machines spécialisées très satisfaisantes à manipuler. Le catalogue de véhicules est titanesque (plus de 400 machines de chez John Deere, Case IH, Fendt, et l’arrivée remarquée de Mercedes-Benz Trucks). La maniabilité à la manette a été peaufinée, profitant des nouveaux sticks et gâchettes de la Switch 2 pour offrir une précision bienvenue lors des manœuvres délicates de chargement de balles de foin.

L’ergonomie des menus, souvent critiquée par le passé, a été repensée pour être plus visuelle, facilitant la gestion des ouvriers IA qui sont désormais bien plus compétents. On peut désormais leur assigner des tâches complexes de transport entre les champs et les points de vente sans qu’ils ne se coincent dans le premier lampadaire venu. Cependant, le jeu reste exigeant : l’absence d’un tutoriel vraiment exhaustif pourra encore effrayer les débutants face à la montagne de paramètres à gérer (pH du sol, fertilisation, cycles de croissance, prix du marché). C’est un gameplay « lent », qui demande de la planification et de la patience, mais qui procure une satisfaction immense une fois que votre première récolte de spinach ou de pois est livrée à bon port. Aussi, il faudra se faire la main avec la physique des véhicules, car il faut avouer qu’on a réussi à coincer le « tuk-tuk » dans pas mal de décors de Hutan Pantai.

Graphismes

C’est ici que l’on attendait la Switch 2 au tournant. Le résultat est contrasté mais globalement positif. En mode docké sur une TV 4K, le jeu utilise les capacités de reconstruction d’image pour offrir un rendu qui s’approche de ce que l’on voit sur les consoles de salon actuelles. Les effets de lumière lors des couchers de soleil sur les champs de blé sont magnifiques, et le brouillard matinal dans les vallées de Zielonka ajoute un cachet fou à l’expérience. Les modélisations des machines sont d’une précision chirurgicale, avec des reflets sur les carrosseries et une accumulation de poussière et de boue très réaliste. En mode portable, le constat est un peu plus mitigé. Si la fluidité reste globalement stable à 30 FPS, on note un recours assez agressif à l’upscaling (FSR), ce qui donne un aspect parfois un peu flou ou « bruité » aux feuillages lointains. Le clipping est également présent, surtout lorsque l’on conduit à « haute vitesse » sur les routes principales.

Toutefois, comparé à ce qui se faisait sur l’ancienne Switch, c’est un bond de géant. Les textures du sol sont détaillées, les ombres sont dynamiques et les environnements fourmillent de petits détails (oiseaux, trafic routier, végétation dense). La console chauffe un peu lors des sessions prolongées sur des fermes très chargées en véhicules, mais sans jamais impacter la stabilité du système. C’est une version « respectable » qui prouve que la Switch 2 peut afficher des simulations complexes sans trop de compromis visuels, même si les puristes du 60 FPS resteront sur leur faim.

Bande Sonore

L’ambiance sonore de Farming Simulator Signature Edition participe énormément à l’aspect relaxant du titre. GIANTS Software a effectué un travail remarquable sur l’échantillonnage des bruits moteurs. Chaque tracteur a sa propre identité sonore : on reconnaît le sifflement caractéristique d’un turbo sur un gros John Deere ou le vrombissement plus rauque d’un vieux Massey Ferguson. Les sons d’ambiance sont tout aussi soignés : le bruissement du vent dans les cultures, le chant des oiseaux qui change selon l’heure de la journée et le bruit de la pluie qui frappe le toit de la cabine créent une bulle immersive parfaite pour décompresser. La radio intégrée propose plusieurs stations (Country, Pop, Rock) qui accompagnent idéalement les longues heures de moisson. On apprécie particulièrement les petits détails sonores comme le craquement du sol sous les roues ou le bruit métallique des outils que l’on attelle. Cependant, tout n’est pas parfait : les voix des PNJ sont monotones et un peu expressives (mais ont le mérite d’être présentes) et certains bruits de collisions restent un peu trop « plastiques ». Malgré cela, la spatialisation sonore sur Switch 2 est excellente, surtout avec un casque, permettant de situer précisément d’où vient le bruit d’un ouvrier qui travaille dans le champ voisin. C’est une partition sonore honnête, qui ne cherche pas l’épisme mais l’authenticité, et qui réussit sa mission de nous transporter en plein cœur de la campagne.

Conclusion

Farming Simulator Signature Edition sur Switch 2 est la version que les fans de Nintendo attendaient depuis une décennie. C’est une simulation complète, profonde et techniquement solide qui ne traite plus le joueur portable comme un citoyen de seconde zone. Malgré quelques imperfections techniques inhérentes au support (flou en mode portable, quelques ralentissements sur les grosses exploitations) et une courbe d’apprentissage toujours aussi abrupte, le plaisir de jeu est total. La richesse du contenu, entre les 400 machines, les 25 types de cultures et les chaînes de production, garantit des centaines d’heures de jeu. GIANTS Software a réussi à porter l’essence même de FS25 dans une machine hybride, offrant enfin une alternative crédible aux versions PC et PS5/Xbox. C’est le jeu « doudou » par excellence, celui qu’on lance pour s’évader et construire patiemment son empire agricole. Si vous possédez la nouvelle console de Nintendo et que vous avez un tant soit peu d’intérêt pour la gestion ou la vie au grand air, c’est un achat indispensable. Le titre pose des bases solides pour l’avenir de la licence sur ce support et s’impose comme la référence absolue du genre sur console portable. Une expérience riche, apaisante et techniquement ambitieuse qui mérite amplement son appellation « Signature ».

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