L’univers transmédia « Unknown 9 » avait de quoi intriguer par ses promesses de mystère et sa profondeur, promettant une expérience immersive et riche en découvertes. Awakening, développé par Reflector Entertainment et édité par Bandai Namco, avait pour ambition de transposer cette richesse narrative et cette ambiance énigmatique dans un jeu vidéo digne de ce nom. Malheureusement, malgré un potentiel indéniable et des prémices intéressantes, le jeu peine à convaincre et laisse un goût d’inachevé.
Prenant le contrôle d’Haroona, une jeune femme capable de percevoir et d’interagir avec une dimension parallèle appelée « le Revers », le joueur est plongé au cœur d’une aventure qui s’annonçait palpitante. L’exploration de cette réalité alternative, la maîtrise de pouvoirs surnaturels et la découverte des secrets de l’univers « Unknown 9 » auraient pu constituer une expérience unique et captivante. Cependant, Awakening se heurte à de nombreux écueils qui empêchent le jeu de briller.
Des mécaniques de gameplay répétitives et peu inspirées, un scénario prévisible et manquant de profondeur, une technique en demi-teinte et une optimisation perfectible viennent ternir le tableau. Unknown 9: Awakening se révèle être une déception pour les fans de la franchise qui espéraient une adaptation vidéoludique à la hauteur de leurs attentes. Pour les néophytes, le jeu risque de passer inaperçu, la faute à un manque d’originalité et de personnalité. Voyons ensemble de quoi il en retourne dans notre test, les amis !
Scénario
L’histoire d’Haroona, orpheline hantée par des visions étranges et des cauchemars récurrents, avait de quoi captiver. Son don, la perception du Revers et la capacité d’interagir avec cette dimension parallèle, offrait un point de départ narratif prometteur. Malheureusement, le scénario d’ Unknown 9: Awakening ne parvient pas à exploiter pleinement ce potentiel et s’enlise rapidement dans des clichés et des rebondissements attendus.
L’intrigue, qui suit Haroona dans sa quête pour comprendre ses pouvoirs et échapper à une organisation secrète, manque cruellement d’originalité. Les personnages secondaires, tels que le mentor bienveillant ou l’ami d’enfance loyal, sont stéréotypés et peu développés. Leur manque de profondeur empêche le joueur de s’attacher à eux et de s’investir pleinement dans l’histoire.
L’antagoniste principal, dont l’identité et les motivations restent floues pendant une grande partie du jeu, ne parvient pas à incarner une menace crédible. Ses apparitions sont trop rares et ses actions manquent d’impact pour susciter un réel sentiment de danger. On regrettera également l’absence d’un développement psychologique plus poussé des personnages, qui auraient pu donner plus de corps à l’histoire.
Le jeu se contente d’effleurer la surface de la mythologie de la franchise « Unknown 9 », sans jamais approfondir les concepts et les mystères qui font son charme. Les nombreux documents et enregistrements audio dispersés dans les niveaux, bien que riches en informations, ne suffisent pas à combler les lacunes d’un scénario superficiel. On aurait aimé en apprendre davantage sur l’histoire du Revers, sur les différentes factions qui s’y affrontent et sur les conséquences de l’interaction entre les deux mondes.
Gameplay
Unknown 9: Awakening propose un gameplay qui se veut varié, mêlant phases d’exploration, énigmes environnementales et combats. Malheureusement, aucune de ces composantes ne parvient à se démarquer, la faute à des mécaniques simplistes et répétitives qui ne renouvellent pas les codes du genre.
Les phases d’exploration, qui constituent la majeure partie du jeu, se résument à parcourir des environnements linéaires et à interagir avec quelques éléments du décor. Le level design, peu inspiré, offre peu de liberté au joueur. Les environnements, bien que visuellement corrects, manquent de verticalité et de complexité, donnant l’impression de se déplacer dans des couloirs déguisés. L’absence de véritables zones ouvertes à explorer limite l’immersion et l’envie de découverte.
Les énigmes, quant à elles, sont trop faciles et ne représentent aucun véritable défi pour le joueur. La plupart d’entre elles se résolvent en quelques secondes et ne demandent qu’un minimum de réflexion. On regrettera l’absence d’énigmes plus complexes qui auraient pu stimuler l’intelligence du joueur et le récompenser par un sentiment de satisfaction. Le jeu rate l’occasion d’exploiter pleinement le concept du Revers pour proposer des énigmes originales et stimulantes.
Les combats, finalement, sont lents, rigides et peu dynamiques. Haroona dispose d’un arsenal limité de pouvoirs psychiques, comme la télékinésie et la projection d’énergie, qu’elle peut utiliser pour se défendre contre ses ennemis. Cependant, les affrontements manquent de fluidité et de précision, rendant l’expérience frustrante. L’intelligence artificielle des adversaires est également à revoir, ces derniers se contentant d’attaquer de manière prévisible et facilement esquivable. Les combats manquent de challenge et deviennent rapidement répétitifs.
Graphismes
Sur le plan visuel, Unknown 9: Awakening offre une prestation inégale. Si certains environnements, comme les rues animées de Calcutta ou les temples anciens, bénéficient d’une ambiance et d’une atmosphère particulières, d’autres zones paraissent génériques et manquent cruellement de détails. Les textures sont parfois floues et les éléments du décor manquent de finesse.
Les modélisations des personnages sont correctes sans être exceptionnelles. Les visages manquent d’expressivité et les animations faciales sont limitées, ce qui nuit à la crédibilité des interactions et des cinématiques. On notera également des problèmes de synchronisation labiale qui peuvent nuire à l’immersion. Les animations corporelle manquent parfois de fluidité, notamment lors des phases d’escalade ou de combat. La modélisation des cheveux est vraiment catastrophique, on peut vraiment dire que Tomb Raider 2 faisait mieux dans le genre.
L’utilisation du Revers, cette dimension parallèle qui se superpose au monde réel, offre quelques moments visuellement intéressants. Les effets de distorsion et les jeux de lumière qui accompagnent les passages dans le Revers sont bien réalisés et contribuent à créer une atmosphère particulière. Cependant, ces phases sont trop rares et ne suffisent pas à masquer les faiblesses techniques du jeu.
On notera également des problèmes d’optimisation, avec des chutes de framerate occasionnelles, notamment lors des affrontements contre plusieurs ennemis ou dans les environnements les plus denses. Les temps de chargement sont également assez longs, ce qui peut nuire au rythme du jeu. Ces défauts techniques viennent entacher l’immersion et rappellent que le jeu n’exploite pas pleinement les capacités des consoles de nouvelle génération.
Bande sonore
La bande originale d’ Unknown 9: Awakening est composée de morceaux atmosphériques qui accompagnent correctement l’ambiance du jeu. Les mélodies, souvent planantes et mystérieuses, contribuent à créer une atmosphère d’intrigue et de suspens. L’utilisation d’instruments traditionnels indiens, comme le sitar et le tabla, renforce l’immersion dans l’univers du jeu et apporte une touche d’authenticité.
Les effets sonores sont également bien réalisés et participent à l’immersion du joueur. Les bruits de pas, les craquements du bois et les sons environnementaux sont convaincants et ajoutent du réalisme à l’expérience. Les effets sonores liés aux pouvoirs d’Haroona sont particulièrement réussis, avec des sons puissants et distinctifs qui renforcent l’impact de ses actions.
Le doublage francophone a le mérite d’être là, il est plutôt moyen et ne transmet pas énormément d’émotions, les dialogues et les intonations sont insipides.
Conclusion
Unknown 9: Awakening est une déception à bien des égards. Malgré un univers intrigant, le jeu ne parvient pas à convaincre sur le plan du gameplay, du scénario et de la technique. Les mécaniques de jeu sont simplistes et répétitives, l’intrigue est prévisible et les graphismes sont inégaux.
On saluera toutefois l’effort fourni pour créer une ambiance mystérieuse et l’intégration de mécaniques liées au Revers, qui offrent quelques moments intéressants. Malheureusement, ces quelques points positifs ne suffisent pas à sauver un jeu qui manque cruellement d’ambition et de profondeur.