Dès ses débuts sur PlayStation 2, la série Katamari Damacy s’est imposée comme un OVNI vidéoludique. Déjantée, colorée et résolument unique, elle a toujours célébré la joie simple de rouler un objet collant sur des environnements du quotidien pour y agglomérer tout ce qui s’y trouve, du trombone au gratte-ciel. Once Upon a Katamari, le dernier opus en date, ne trahit en rien cet héritage. Il ne cherche pas à réinventer la formule, mais plutôt à l’affiner et à l’enrichir d’une couche narrative plus étoffée, le tout sous un vernis technique moderne. Préparez-vous à rouler, car l’univers a encore besoin d’être rempli d’étoiles !
Scénario
Le postulat de départ de Once Upon a Katamari reste fidèlement absurde : le Roi de tout le Cosmos, une entité à la fois majestueuse et incroyablement irresponsable, a accidentellement détruit la lune, ou les étoiles, ou une constellation entière – l’excuse varie, mais le résultat est toujours le même. Cette fois, sa dernière maladresse a provoqué la disparition de toutes les couleurs de l’univers, le plongeant dans un monochrome triste et grisâtre. Pour corriger son erreur, il charge à nouveau son fils, le minuscule Prince, d’une mission monumentale : rouler un Katamari (c’est-à-dire une boule collante) sur Terre pour ramasser suffisamment d’objets et de matière. Cette matière sera ensuite compressée et transformée en de nouvelles sources de lumière et de couleur cosmique.
L’histoire se déploie à travers une série de vignettes humoristiques et souvent touchantes, explorant la vie des humains impactés par ces catastrophes célestes et la relation étrange entre le Roi tyrannique et son Prince dévoué. C’est une narration minimaliste, mais puissante dans son excentricité, qui donne un sens poétique à l’acte de ramasser des chaussettes, des sushis et des écoliers.
Gameplay
Le cœur du gameplay est inchangé : le joueur contrôle le Prince et son Katamari via les deux sticks analogiques, qui agissent comme les jambes du Prince pour le faire rouler. Au début de chaque niveau, le Katamari est minuscule et ne peut collecter que des objets plus petits que lui (punaises, bonbons, etc.). Le principe est de rouler continuellement pour grossir, ce qui permet ensuite d’agglomérer des objets de plus en plus gros, comme des animaux, des personnes, des voitures, et finalement des bâtiments.
Le jeu est une course contre la montre, où chaque niveau impose une taille cible à atteindre avant l’expiration du temps imparti. Once Upon a Katamari garde les mécaniques de morphing de niveau, où l’environnement change en fonction de la taille atteinte, ouvrant de nouvelles zones de collecte. L’ajout d’une jauge de Super-Colle permet de ramasser temporairement des objets légèrement plus grands que la boule, ajoutant une petite couche de stratégie au risque. Outre les objets cosmétiques et nos cousins, on peut désormais aussi ramasser des genre de bonus comme l’aimant surpuissant ou les fusées pour nous donner un boost de vitesse. Certains niveaux imposent des défis spécifiques comme ramasser un maximum d’or, des boissons etc. Des missions variées et des customisations esthétiques pour varier un peu, il fait l’avouer, l’aspect répétitif du concept de Katamari.
Graphismes
Visuellement, Once Upon a Katamari est une explosion de couleurs vives et d’un style artistique « low-poly » intentionnel, fidèle aux origines de la série. Le jeu ne cherche pas le réalisme, mais plutôt une esthétique joyeusement naïve qui accentue le côté absurde de l’action. Sur les consoles actuelles, les modèles d’objets ont été subtilement affinés, avec une résolution plus nette et des textures plus riches sans trahir le style original. L’impact visuel est particulièrement réussi dans la manière dont les environnements se transforment : passer du ramassage d’un tapis dans une petite chambre à l’absorption d’une ville entière est un spectacle à couper le souffle.
Les animations du Roi et du Prince sont toujours aussi expressives et pleines de personnalité, ajoutant une couche d’humour visuel aux intermèdes. Le « filtre » monochromatique initial du mode histoire est un coup de génie, car il rend le retour progressif des couleurs dans l’univers d’autant plus satisfaisant et éclatant. C’est un jeu qui prouve que le style et la cohérence artistique sont bien plus importants que la simple puissance technique.
Bande Sonore
La bande sonore est, comme toujours, l’un des piliers incontestés de l’expérience Katamari. Elle est un mélange éclectique, souvent jazzy, parfois pop, et toujours incroyablement entraînante. Once Upon a Katamari non seulement reprend les morceaux culte de la série (comme l’incontournable Katamari on the Rocks), mais introduit également une douzaine de nouvelles pistes composées avec le même esprit kitschy et optimiste. Le thème principal, une mélodie joyeuse avec des paroles absurdes sur la vie quotidienne et les étoiles, reste dans la tête bien après l’arrêt du jeu.
L’audio n’est pas seulement musical ; il est également crucial pour le feedback du gameplay. Le bruit de clic satisfaisant lorsque le Katamari agglomère un objet, les cris humoristiques des humains et des animaux en train d’être ramassés, et la voix grandiloquente et déformée du Roi sont autant d’éléments qui rendent l’expérience immersive et drôle. Cette bande-son est un véritable OVNI auditif, indissociable du plaisir de rouler.
Conclusion
Once Upon a Katamari est un titre qui fait honneur à son héritage tout en se présentant comme l’itération la plus aboutie de la série. Il réussit le pari difficile d’être à la fois un excellent point d’entrée pour les novices et un délicieux retour aux sources pour les fans de longue date. Le gameplay fondamental, simple mais profondément addictif, est parfaitement complété par une narration absurde et une direction artistique incomparable. Si l’on peut regretter que certains défis de taille soient parfois trop répétitifs, l’introduction de nouvelles mécaniques de niveau et la qualité technique du portage compensent largement.
Le véritable triomphe du jeu réside dans sa capacité à générer un sentiment de bonheur pur et non filtré. C’est un jeu qui ne se prend jamais au sérieux, et c’est précisément ce qui fait sa force. Pour quiconque cherche une expérience de jeu originale, relaxante, et étrangement profonde dans sa simplicité, Once Upon a Katamari est un achat essentiel.






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