Life is Strange est sans conteste une des nouvelles franchises Square Enix à succès. Loin de la tendance actuelle, Life is Strange proposait une aventure mêlant science fiction et psychologie en proposant une aventure fort en émotion. Une expérience unique qui a réussi à conquérir les joueurs. Le prequel due jeu vient de sortir et met cette fois en scène Chloé, la punkette disparue du premier épisode. Life is Strange Before the Storm arrive-t-il à plonger les joueurs dans cette ambiance unique ? Verdict dans notre test exclusif !
D’un avis général, Life is Strange avait fait mouche avec ses états d’âmes d’adolescents, ce côté faussement rebelle qui n’est que le miroir d’une génération, mais aussi ces petites références geeks qui aidaient à toucher le joueur et l’immerger dans une histoire dont les thèmes universels ciblent la psychologie des gamers. Des thèmes comme le deuil, l’amitié, la tromperie ou encore l’orientation sexuelle. Ces thèmes étaient très bien mis en valeur avec l’intrigue mystérieuse du jeu. Before the Storm persevere dans ces thèmes, en y ajoutant massivement ce qui m’avait déplu dans le premier épisode : des idéologies à la mode. Le jeu est ainsi truffé de mysandrie, chaque personnage masculin est dépeint de manière stéréotypée. Ça passe de l’ancien militaire ultra macho, le père coureur de jupon, le geek timide qui passe pour un gay refoulé, le joueur de football décérébré, la figure historique de la ville qui passe pour un esclavagiste etc et etc. On notera aussi que les personnages qui ont l’air d’en avoir après Chloé sont blonds et riches. Pour le reste, le jeu se perdre dans un mélange en vogue mêlant drogues, soirées punk et du féminisme à gogo. Ces différents points sont bien plus présents que le premier Life is Strange et étouffent un peu l’ambiance du jeu. Certes, ces différents thèmes sont à la mode, mais un peu plus de circonspection n’aurait pas été de refus. C’est assez pesant et il est facile de deviner la suite des événements en rentrant simplement dans les idées caricaturales du jeu. On espère vraiment un remaniement dans l’ecriture du jeu pour laisser un peu plus d’espace à la créativité et moins aux idéologies à la mode qui pullulent au cinéma, littérature de supermarché dans le monde musicale mainstream et la télévision.
Le gameplay n’a absolument pas changé, le jeu se veut être un faux point n’click. Pourquoi faux ? Car à contrario des Chevaliers de Baphomet et consorts où il faut un minimum se creuser la cervelle en jonglant avec une multitude d’indices pour résoudre un puzzle, Before the Storm opte plutôt pour la contemplation de l’environnement dans lequel évolue Chloé. Si une »énigme » demande une fouille d’indices, le joueur en vient très facilement à bout simplement en parcourant les différents éléments observables jusqu’à ce que la situation se débloque. C’est un ainsi que le jeu passe à une nouvelle phase, tant pis si vous n’avez pas vu le reste des éléments que vous n’avez pas eu l’occasion d’observer. Les trophées sont directement liés à ce système et il faudra ainsi refaire certains chapitres pour observer l’objet qu’il manquait ou de tagger un spot que vous n’avez pas vu. Mais ne vous inquiétez pas, ce premier épisode ne fourmille pas non plus d’éléments à observer et obtenir tous les trophées de ce premier épisode est littéralement un jeu d’enfant. Pour en revenir à la phase d’observation propre, on peut classer les différents éléments en trois grandes catégories. Les éléments directement lié à Chloé ou son entourage, les éléments basiques liés à l’univers du jeu et qui permettent d’en apprendre plus sur Arcadia et finalement les éléments qui font référence à la culture geek. Ces derniers sont livrés tel quels pour que le plus lambda des joueurs puissent s’y retrouver en identifiant facilement les références. Nous sommes donc ici loin du travail de la série Stranger Things qui a préféré reprendre des références et les travailler à sa sauce pour un résultat excellent. Pour conclure le point gameplay, les puzzles et énigmes sont avant tout très rares, mais surtout trop facile. On espère vraiment un peu plus de variété dans la suite de cette saison.
Graphiquement, le constat est fort mitigé. D’une part par rapport aux textures datées et peu reluisantes, mais surtout par rapport à certains objets à observer, notamment les horribles photos de famille. Un choix artistique discutable qui ne m’avait pas autant choqué dans Life is Strange. En termes de variété des décors, pas de miracle. On se retrouve encore dans la ville d’Arcadia Bat : son école, sa décharge, son train, son phare et sa scierie, seule vraie nouveauté de ce premier épisode. C’est assez maigre en termes de variété, il faut l’avouer. Les développeurs semblent miser sur la nostalgie de Life is Strange pour recycler les mêmes environnements et parfois les mêmes situations. Les animations, notamment les visages n’ont rien d’exceptionnel, il faut avouer que même LA Noire fait encore mieux à ce jour en comparaison.
Pour terminer sur une excellente note, sachez que la bande son fait honneur à la série Life is Strange en proposant des morceaux d’indie rock très plaisants pour les amateurs et qui cadre bien avec l’ambiance du jeu et par rapport à la personnalité de Chloé (clichés quand tu nous tiens). Mention spéciale à la musique du menu du jeu, une pure merveille en matière de post-rock instrumental. Les doublages sont de manière générale de bonne facture, sans pour autant s’avérer exceptionnels avec parfois des pertes de rythme dans la qualité de jeu des doubleurs. Petit bémol malgré tout, quand il n’y a pas de musique ou de doublage, tout semble vide en matière de sons. Ça inspire à la contemplation me direz vous ! Et bien, il aurait semblé approprié d’ajouter quelques fields recordings à la bande sonore pour immerger un peu plus les joueurs dans une ambiance qui n’arrive que de peu à égaliser l’univers que nous avions découvert dans Life is Strange. Pour terminer, parlons du dernier point fâcheux, la traduction ! En effet, celles-ci s’avère assez bâclée et fera sans doute grimacer les anglophones, notamment en ce qui concerne certaines expressions anglaises qui perdent de leur sens une fois traduites car elles ne restent pas dans le contexte ou la situation.
