L’histoire du monde vidéo-ludique est jonché de franchises qui ont sont devenus des classiques du genre comme Mario, Doom, GTA et… Diablo ! Après plus de 10 ans depuis la sortie du dernier opus, Diablo 4 débarque pour le plus grand bonheur des amateurs de Hack’n slash ! L’heure du test a sonné, les amis !
Diablo IV embarque le joueur 50 ans après les évènements du précédent opus, dont l’histoire a comme été complètement passée aux oubliettes pour se concentrer sur la poursuite de Lilith, la fille de Méphistophélès qui souhaite semer chaos et désolation. Un scénario vide et sans intérêt, qui souhaite reprendre les grandes lignes de Diablo II, sans arriver pour autant à tenir en haleine. Malgré l’ajout de beaucoup de cinématiques, on a du mal à accrocher à l’histoire. Durant la bêta, Lilith avait suscité beaucoup de hype, mais en progressant on se rend compte qu’à part un désign qui a de la gueule, son personnage manque de profondeur. Un constat qui s’applique à tous les personnages du jeu, même les visages connus… Diablo 4 ne brille clairement pas par son scénario qui tient en une vingtaine d’heure en papillonnant, il n’apporte rien à la saga malheureusement !
Franchise mythique, on s’attendait légitimement à ce que cet opus apporte un rafraîchissement au genre Diablo-like, mais on constate vite que Blizzard n’a pas vraiment réussi à donner une direction générale au titre. Le jeu incorpore beaucoup d’éléments MMORPG et jeux à service, qui gonflent ainsi énormément la durée de vie. On évolue ainsi dans un openworld a dos de cheval une fois débloqué à l’avant dernier acte du jeu. Les environnements sont assez vides, avec des mobs éparpillés par-ci par-là et des villes avec quelques PNJ à l’intérieur et aux alentours. Des villes assez mal conçues, avec par exemple les coffres qui sont très loin des points de téléportations, ce qui n’a aucun sens dans ce genre de jeux. Pareil pour la carte, qu’il n’est plus possible d’afficher en surbrillance, alors que c’est la base ! On doit constamment aller dans les menus, pareil pour ses stats et stuff. Un dernier point qui agacera aussi bien les vétérans du genre que les néophytes, il y a vraiment des choix incompréhensibles dans Diablo 4.
En termes de rythme de jeu, les paliers de niveaux ont disparu, on a donc plus jamais l’impression de dominer les ennemis après avoir farm, car ces derniers augmentent de niveau en même temps que son personnage. Pour sentir légèrement une différence, il faudra améliorer avec précision son stuff et son build en dépensant énormément de ressources. En parlant de build, il y a beaucoup moins de choix qu’auparavant, voir énormément moins quand on compare avec Diablo 2 sorti il y a plus de vingt ans ! D’autant plus que changer de compétences coûte beaucoup d’or, ce qui décourage pas mal à faire des tests de builds pour le fun, c’est limite plus intéressant de créer un nouveau personnage ! L’équilibrage des personnages est donc vraiment à la ramasse, surtout que le nombre de points de compétences est famélique, et arrivé niveau 50, les niveau après permettent de gagner des points de parangons qui permettent d’obtenir par exemple +5 en dextérité, en comptant qu’il faut entre 1 et 2 heures pour chaque point de parangon.
En termes de stuff, il faudra donc finir le scénario et un donjon corsé pour débloquer le niveau de Cauchemar 3, qui permet d’obtenir du stuff un peu plus rare et puissant ! Du stuff qu’on récupère aussi dans des donjons et missions annexes, ainsi que des activités temporaires comme le boss mondial ou l’apparition de vagues démoniaques qu’il faudra Farmer pour échanger des cendres à l’ouverture de coffres. Il y a vraiment l’embarras du choix, mais la plupart du temps le stuff légendaire amassé ne correspondra pas forcément à votre build…Le jeu vous pousse ainsi à vendre ou recycler, prélever les atouts d’une pièce de stuff pour le graver sur une autre pièce plus intéressante. Une tâche assez fastidieuse et qui coûte là aussi beaucoup de ressources, d’autant plus que la pièce finira par être obsolète au fil des niveaux engrangés, même en les améliorant, ou en trouvant des pièces d’équipements plus intéressantes en continuant à farmer. C’est fastidieux et trop cher, le tout devient beaucoup plus redondant que les précédents opus à ce niveau.
Les sensations de combats sont grisantes quand on se débarrasse d’un gros sac à PV qui a tendance à vous quasi one-shot et globalement c’est fun et très addictif, mais le faire d’être limité dans les builds par un gros manque de points de compétences et du prix à payer pour changer de build fait qu’on s’en tient à un build ad nauseam. C’est clairement le genre de jeu qui nous tiens en haleine quelques dizaines d’heures, mais contrairement aux épisodes précédents, j’ai clairement le sentiment que le jeu sera assez vite délaissé par la communauté à moyen termes, surtout si Blizzard se loupe en termes de contenu avec son battle pass. Alors que j’avais fait des fonds en comble Diablo 2 à l’époque, platiné le troisième opus, ce Diablo IV ne me donne pas envie d’explorer au maximum le jeu et monter les 5 classes de personnages aux niveau 100. Pas sûr que certaines missions copiées-collées de Diablo 2 pourront satisfaire les vétérans du titre avec ce fan service assumé, tandis que les nouveaux joueurs pourront clairement trouver le titre marrant, mais en se rendant compte du gouffre chronophage du jeu emprunté au style MMORPG. Le endgame est vite lassant et on a clairement pas envie de recommencer le jeu pour tester d’autres classes. De plus, le système de saison obligera les joueurs à recommencer depuis zéro un personnage au choix. Diablo IV passera donc aux oubliettes assez vite si Blizzard continue sur sa lancée.
Graphiquement, il faut avouer que le titre fait mouche et flatte la rétine avec ses effets et des cinématiques qui rappellent tellement l’âge d’or de Blizzard. Les environnements sont variés, mais font trop penser à Diablo 2, c’est vraiment du fan service de A à Z. Les donjons sont plutôt décevants et se ressemblent, comme par exemple les moules missions d’exorcismes. Le character design des ennemis est assez variés, mais là aussi peu de nouveautés car beaucoup d’ennemis sont encore calqués sur Diablo 2. Les skins des objets sont plus stylés et très variés. Et comme précédemment, on peut les recycler pour récupérer les skins et les appliquer à d’autres objets plus rares, mais aussi récupérer des skis pour votre cheval ! Blizzard oblige, une boutique est disponible pour acheter des cosmétiques, comptez 7 euros pour un skin équin et 15-20 euros pour une panoplie complète pour votre classe. C’est en effet extrêmement cher.
La bande-son de Diablo IV est tout simplement sublime, non seulement parce que la plupart des thèmes musicaux proviennent de Diablo 2 pour encore exacerber le fan service global, mais aussi le travail effectué dessus. Les quelques nouvelles compositions cadrent vraiment bien avec l’ambiance du jeu, mais aussi des divers environnements, on a ainsi droit à des instruments plus exotiques dans les contrées désertiques, par exemple ! Les bruitages sont simplement excellents et notamment l’impact des armes, les cris des ennemis, de quoi ajouter encore plus d’immersions aux combats prenants ! Autre excellent point : les doublages ! Même si j’ai une préférence pour les doublages anglais, la version francophone du jeu offre des interprétations qui mettent du peps dans le suivi des quêtes ainsi que dans la narration globale du jeu !
Pour finir, c’est assez compliqué de donner un avis sur ce Diablo IV. Si c’est votre premier Diablo-like, l’addiction vous prendra au cou durant de bonnes heures avec son arbre de compétences simpliste et limité, mais la redondance pointera le bout de son nez assez vite,un constat qui est valable aussi pour les vétérans de la série. On espère que certaines mécaniques vont s’améliorer, notamment pour favoriser le changement de builds, mais aussi de pouvoir permettre aux joueurs de s’essayer à d’autres classes sans devoir y passer des milliers d’heures pour monter les classes. Mais au dessus de tout, croisons les doigts pour que les saisons proposent des expériences de jeu enrichissantes et non frustrantes comme être obligé de monter à chaque fois un nouveau personnage par saison.