Attendu avec impatience après le succès du premier épisode développé par Obsidian Entertainment. South Park revient pour de nouvelles aventures, mais avec Ubisoft à la barre. Le jeu s’avère aussi irrévérencieux que le premier épisode ? Verdict dans notre test exclusif !
La charmante bourgade de South Park parait paisible, mais ce patelin auto-déclaré »trou du cul du monde » est sur le point de basculer dans un chaos indescriptible. Afin d’instaurer l’ordre, le Coon et sa bande ressortent les costumes les plus loufoques pour mener un combat tellement explosif qu’il ferait pâlir quelconque diarrhée. Vous incarnez un nouvel élève, déterminé à aider ses amis et découvrir les secrets que renferme la ville de South Park. Vous devrez ainsi découvrir toutes les capacités que renferment votre super cul et ses pets temporels. En route, les rencontres sont nombreuses, avec de nouveaux alliés rencontrés dans la série animée et d’autres personnages qui n’apparaîtront furtivement, à peine pour satisfaire le fan. Ça ne nous le cachons pas, cet Annale du Destin est réservé aux fans hardcore de la série, tellement le jeu est truffé de fan service. Nous avons déjà vu passer des jeux qui présentent une profusion de fan service, mais qui arrivait à nous surprendre en y ajoutant des informations croustillantes.
Le problème avec ce second opus se situe justement dans ce concept, le jeu ne propose pas vraiment une vision de fan-service gratifiant. On note les clins d’œils omniprésents des dernières saisons, ainsi que quelques sujets d’actualité comme le Black Lives Matter et les différences dans les genres. À vrai dire, même les vannes, réussies pour une poignée, arrivent à être répétitives et insipides, même pour le fan que je suis. On pourra se rattraper sur le scénario me dites-vous ? Sincèrement, non. Nous sommes ici très loin des scénarios bien ficelés présentés en trois épisodes selon les saisons. Impression étrange, celui-ci a l’air d’avoir été changé en route, on le sent assez bien durant les dernières heures de jeu, en partant un peu du coq à l’âne comme une partouze à la ferme, mais pas de la façon comique et intelligente de la série. Celui arrive à peine à motiver le joueur à continuer durant les 30 heures d’aventure que compte le titre (trophée de platine inclus, pour le peu que vous ayez bien choisi le mode de difficile adéquat).
Concernant la difficulté annoncée en fonction de la couleur de peau de votre personnage, Ubisoft avait annoncé que c’était une blague. En effet, il ne suffit pas d’avoir un personnage de couleur, il faut aussi passer par le menu du jeu pour augmenter la difficulté et voir tomber en fin de partie le trophée liée à la difficulté et la couleur de peau de votre personnage. C’était le dernier trophée qu’il vous manquait ? Perdu, il va falloir recommencer le jeu si vous êtes tombées dans le panneau. Et personnellement, je n’ai pas vraiment envie de recommencer ce South Park. Le gameplay est assez limité, que ça soit en exploration ou en combat. L’exploration vous amène à fouiller après les composants utiles au crafting, mais aussi des costumes, artefacts et collectibles. L’accès de ces derniers sont souvent restreint et il faudra résoudre une énigme pour débloquer l’accès. Pour vous aider, vous pourrez ainsi compter sur différents pouvoirs de pets qui permettent tantôt de voler, tantôt de court-circuiter un système électrique. Au total quatre pouvoirs seront utiles pour résoudre ces petites énigmes.
Les combats font appel à votre personnage et ses amis super héros avec leurs coups propres et super attaque particulièrement réussie au contraire des combats, ultra répétitifs. Le mécanisme de combat ressemble de loin à celui de Disgaia ou Heroes of Might and Magic. On se retrouve ainsi avec un quadrillage sur lequel on place nos personnages. Les attaques de ceux-ci ont une portée et orientation propre, il faudra donc réfléchir (mais pas trop) à bien placer vos personnages afin de sortir vainqueur de ces petits joutes à la difficulté en dent de scie. La plupart des combats sont bouclés en quelques minutes, mais certains boss disposent de pouvoir qui ne vous laisse que peu de chance. Grosse déception pour le boss caché, sensé être impitoyable, mais vaincu au premier essai. Sans vouloir spoiler, ce boss suprême est disponible si vous lui donnez trois coups. Veillez à revoir la couleur de votre peau, celui-ci ne vous attaquera pas si vous êtes noir, c’est assez ironique de la part du jeu qui met en avant la lutte de certaines ethnies contre la discrimination. Pour ce boss, il ne fait pas bon d’être blanc. Pour en finir sur l’aspect gameplay et expérience de jeu, on ne peut que pester sur le manque d’activités annexes, des mini-jeux par exemple. Ça aurait permi de varier le gameplay d’une part, et de rompre avec la monotonie des 30 heures d’aventure.
Graphiquement, le jeu est ultra fidèle à la série que ça doit en termes des textures que dans le design. Ainsi, le jeu reprend énormément de petits éléments issus de la série, l’immersion y est totale, il faut l’avouer. Les (rares) éléments graphiques propres au à cet opus sont bien inspirés et ne dénaturent pas l’œuvre, loin de là. Les quelques petits effets spéciaux sont mignons et volontairement lo-fi pour cadrer avec le style South Park. Certes, pour le joueur qui ne connaît pas l’univers de la série animée, le tout pourra sembler basique, mais le fan sera ravi de retrouver South Park.
En ce qui concerne le côté sonore, rentrons directement dans le sujet qui a entraîné des vagues de commentaires furieux de la part de la communauté des joueurs : le doublage français. Pour rappel, le doublage francophone ne correspond pas à celui de la série. C’est assez décevant, oui, mais rien de désastreux. L’interprétation est plutôt bonne et ressemble au doublage français original. Ce qui m’a plutôt dérangé, c’est la traduction approximative de certaines expressions qui perdent de leur sens une fois en français. Je vous conseille donc de jouer avec le doublage anglais original pour saisir toutes les petites subtilités humoristique. Les bruitages sont vraiment excellents et eux aussi tirés du dessin animé, au même titre que les chansons que l’ont peut parfois entendre en entrant dans un magasin : la chanson de Lemmiwinks, celle du Gay Fish et j’en passe ! Un pur régale pour les fans !